La coopération au développement durable : une question de droits

Lorsque nous parlons de coopération au développement ou de solidarité internationale, le mot « droits » apparait tout de suite. Pourtant, dans la pratique, nous voyons encore trop souvent des projets qui veulent résoudre certains problèmes sans s’attaquer aux causes. C’est pourquoi Viva Salud, KIYO et Solidagro ont réalisé une vidéo avec Docwerkers pour expliquer pourquoi l’approche basée sur les droits est si importante pour la coopération au développement durable.

Les 4 piliers de l’approche basée sur les droits

Cette vidéo est basé sur un texte de vision rédigé par Viva Salud, KIYO et Solidagro. Nous y décrivons les 4 piliers de notre approche basée sur les droits, piliers qui se retrouvent dans les rubriques de ce site web consacré à l’approche basée sur les droits. Il s’agit des piliers suivants :

  • Parler de droits plutôt que de besoins
  • Le rôle des autorités
  • L’importance de l’analyse
  • L’empowerment comme stratégie de mobilisation

 

5 stratégies pour revendiquer ses droits

Dans ce texte de vision, nous présentons également les 5 stratégies qui nous semblent essentielles pour l’appliquer dans le secteur de la coopération au développement :

  • Le renforcement des capacités
  • L’empowerment
  • Les services directs
  • Le plaidoyer
  • Le renforcement de l’assise sociétale

 

L’approche basée sur les droits appliquée à la crise du corona

La pandémie de corona est une histoire de droits humains. Pour faire face à la crise, ces droits ont été mis sous pression à différents niveaux et endroits dans le monde, et en particulier pour les groupes les plus fragiles. C’est pourquoi l’approche basée sur les droits nous inspire également dans la lutte contre le coronavirus et ses conséquences sociales, économiques et politiques.

Cette approche basée sur les droits est aussi pertinente dans le contexte de la pandémie. Les conséquences de cette pandémie pour les droits humains sont énormes.

 

Si nous voulons faire de la lutte contre le coronavirus une réussite, nous devons donc envisager les choses du point de vue des droits humains. Ce point de vue nous aide à voir les racines de l’inégalité. Au lieu de parler des besoins de la population, l’approche basée sur les droits dévoile les injustices structurelles de la crise du corona. Comment pouvez-vous, par exemple, respecter les mesures de quarantaine et d’hygiène si vous vivez à sept dans une pièce ? Et si vous devez partager les toilettes avec des dizaines d’autres personnes dans un camp de réfugiés ?

 

En regardant la situation à travers l’approche basée sur les droits, nous identifions les acteurs qui portent la responsabilité de défendre, protéger et réaliser nos droits. Si nous reconnaissons que quelqu’un dispose d’un droit, les détenteurs de droits, nous reconnaissons de fait que quelqu’un d’autre a un devoir, les porteurs de devoirs. La crise du corona a montré que les principaux porteurs de devoirs sont les autorités. Elles sont garantes des droits de la population et peuvent décider de limiter temporairement les droits et libertés fondamentales en période de crise.

 

Enfin, l’approche basée sur les droits met la population au centre. C’est une approche qui part du potentiel des gens à se renforcer afin de réaliser leurs droits et de surmonter leur dépendance éventuelle d’une aide en s’organisant. Les citoyens deviennent des acteurs de changement plutôt que des victimes passives. Dans différents pays comme au Brésil, en Palestine ou Congo par exemple, les jeunes font du porte-à-porte pour distribuer des kits de matériel hygiénique pour lutter contre la propagation du virus.

 

Dans de nombreux endroits du monde, nous voyons des citoyens agir et descendre dans la rue pour exiger du gouvernement qu’il modifie sa politique afin que leurs droits soient respectés. Ce n’est que lorsque les gens s’unissent et défendent leurs droits qu’ils peuvent les faire valoir et que des changements structurels sont possibles.

 

> Découvrez notre texte de vision sur l’approche basée sur les droits

Empowerment : Tous ensemble pour la santé

Empowerment. Vous trouverez les définitions les plus divergentes. Certains l’associent à la confiance en soi ou à l’autonomie, d’autres à la participation ou à la mobilisation, d’autres encore à la libération. Mais savez-vous ce qui est le plus étonnant ? On rencontre très rarement dans ces définitions une allusion au « power », à la question du pouvoir. Suffisamment de matière à analyser. 

Ce constat a intrigué Viva Salud. Il y a quelques années, cette ONG avait décrit l’essence de son travail comme « empowerment pour le droit à la santé ». Il s’avère, dès lors, que cette terminologie est fort susceptible d’être interprétée de diverses manières.

 

Le concept d’« empowerment » apparaît dans divers exemples historiques de lutte sociale et collective contre l’injustice. Aujourd’hui, le terme est de plus en plus utilisé dans un contexte de changement individuel. On n’y trouve plus la notion de changement politique qui occupait une place si centrale dans l’origine du concept.

 

Certains ont des doutes quant à savoir si cela a du sens de revendiquer à nouveau, pour ce terme, sa signification d’origine. Viva Salud pense que oui. Primo, nous avons besoin d’un mot qui porte en lui le terme « pouvoir ». Secundo, c’est aussi une façon de maintenir vivant et animé le débat sur la manière dont se passe réellement le changement.

 

Les années d’expérience de Viva Salud avec des partenaires qui utilisent l’empowerment comme stratégie dans leur lutte pour le droit à la santé étaient et sont toujours une source très riche d’inspiration dans le développement de la vision sur l’empowerment et le changement social de Viva Salud. C’est sur base de cette expérience que Viva Salud entend décrire sa propre vision de l’empowerment.

 

Dans la présente brochure, vous trouverez une synthèse de ces idées, illustrée d’exemples tirés de la pratique des partenaires de Viva Salud au Congo, aux Philippines, en Palestine, en Amérique latine, à Cuba, mais aussi des exemples captivants de lutte sociale ailleurs dans le monde.

 

L’empowerment concerne pour l’essentiel les rapports de force et l’élaboration de stratégies pour transformer ces rapports et formuler des alternatives en vue d’une société plus juste sur le plan social. La brochure présente des expériences concrètes de la façon dont nos partenaires abordent la chose mais le contexte dans lequel se situe la lutte pour la justice sociale est très important et peut fortement différer. Il n’existe donc pas de livre de recettes pour l’empowerment. Nous citons quelques ingrédients de base, mais chacun devra assaisonner la sauce à son goût, en fonction des circonstances locales.

 

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