Activisme de santé au Congo : 3 x 3

Pourquoi Billy, Roger et Sylvie sont-ils devenus activistes de la santé chez Etoile du Sud? Qui les a inspirés et comment leur vie a-t-elle changé depuis qu’ils sont activistes? Nous avons posé trois questions à Billy (président de la dynamique des jeunes), Roger (aide-comptable) et Sylvie (présidente du Conseil d’Administration).

Qui t’a donné l’idée de devenir activiste de la santé?
Roger: « J’ai tout d’abord été actif chez Filimbi, un groupe de jeunes qui luttait pour le changement dans tout le continent africain. Malheureusement, suite à une modification de la vision de l’organisation, je ne m’y suis plus senti à ma place. Je suis un fervent lecteur et Billy de EDS m’avait expliqué que je pouvais emprunter gratuitement des livres dans leur bibliothèque. J’y ai découvert la lutte pour le droit à la santé et l’intérêt ne m’a plus jamais quitté. Lorsque j’ai participé à la conférence de l’EDS, le coordinateur m’a repéré. Nous avons parlé politique et santé. En 2014, il m’a demandé si je voulais devenir son assistant personnel, j’ai accepté. »

Billy: « Un ami m’a convaincu de participer aux réunions d’une section d’EDS à Barumbu, chez “Maman Henriette”. Lors de la deuxième réunion, avec la présidente de la section locale d’EDS, nous avons parlé du problème d’électricité dans ma rue. Et je lui ai promis sans plus attendre de mettre mes nouvelles connaissances en pratique. »

Sylvie: « En tant que collaboratrice à la rédaction du journal l’Observateur, j’écrivais des rapports sur des activités autour de la culture et du développement. C’est ainsi qu’en 2009, j’ai découvert EDS à l’occasion d’une de leurs activités publiques. Les bénévoles des comités populaires pour la santé m’ont parlé des difficultés qu’ils rencontrent sur le terrain. Les animateurs d’EDS nous ont proposé de collaborer avec les autorités et les dirigeants locaux pour résoudre nos problèmes. J’ai été fort impressionnée par leur approche et j’ai continué à suivre leurs activités. Après un certain temps, un coordinateur m’a demandé de travailler à temps partiel pour EDS en tant que collaboratrice pour la communication. »

 

A quel moment t’es-tu rendu.e compte que tu pouvais jouer un rôle dans la lutte pour le droit à la santé?
Roger: « Lorsque j’ai déménagé pour mon appartement actuel, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas la moindre poubelle dans aucun des 14 (!) appartements. Tout le monde jetait ses immondices dans la rue, devant le portique d’entrée. J’ai commencé par sensibiliser mes voisins aux problèmes d’hygiène liés aux immondices qui traînaient partout mais ils n’entendaient pas mon message. Un jour, un enfant qui jouait devant notre entrée a commencé à manger les immondices. Il est devenu très malade. Subitement, tout le monde m’écoutait. Le propriétaire a obligé tout le monde à mettre ses immondices dans une poubelle. Nous avons organisé un système de collecte pour lequel chaque habitant payait sa part.
Je remarquais que je pouvais avoir un impact positif sur mon voisinage et depuis, j’ai continué à développer mon engagement dans ma rue et ensuite dans tout mon quartier. »

Billy: « J’ai découvert que le câble électrique qui devait apporter du courant dans ma rue était défectueux. Pas très sécurisé, donc. Mes connaissances tout juste acquises au sujet de l’empowerment m’ont fait comprendre que j’étais moi aussi responsable de mes conditions de vie. J’ai réuni quelques jeunes de ma rue et nous avons discuté de quelle façon nous pourrions résoudre ce problème. Nous avons écrit une lettre à la société nationale d’électricité, au Parlement national et au Ministère de l’Energie. Des responsables locaux ont signé la lettre, ainsi que la présidente de notre comité populaire de la santé et nous-mêmes. Une semaine plus tard, tôt le matin, nous avons tout à coup vu des travailleurs de la société d’électricité livrer un nouveau câble. De peur qu’il ne soit volé, nous les avons aidés à enterrer le câble au plus vite. »

Sylvie: « En tant que collaboratrice d’EDS, je me rendais régulièrement sur le terrain pour mieux connaître leurs réalisations et le contexte. J’étais fascinée par les nombreux bénévoles qui s’investissent de façon désintéressée pour leur communauté. Ils luttent contre l’érosion, contre la sous-alimentation chez les enfants, contre le manque d’hygiène des conditions de vie. A l’époque, je travaillais encore à temps partiel pour le journal et je parlais de plus en plus d’EDS à mes collègues. J’y ai lancé mes propres campagnes pour la santé et j’ai même reçu le surnom de “Maman Bopeto”, d’après les ramasseurs de déchets porte-à-porte. Combiner mes deux fonctions devenait trop lourd, j’ai donc fini par opter pour une fonction à temps-plein chez EDS. »

 

En quoi ta vie a-t-elle changé depuis que tu es devenu.e activiste de la santé?
Roger: « Lors de mes études en relations internationales, je voulais devenir diplomate en Ouganda. J’y avais fait un stage à l’ambassade congolaise. Maintenant, je travaille comme assistant-comptable chez EDS. Ma vie a donc pris une toute autre direction. Grâce à des formations chez EDS, je sais maintenant comment aborder des problèmes concrets dans mon quartier et à qui je dois m’adresser pour obtenir des changements concrets. Je constate que mon engagement a un résultat permanent et j’en suis fier ! »

Billy: « Après notre action pour une électricité plus sûre, nous avons fondé, moi et d’autres jeunes, un comité de rue pour s’occuper de nos problèmes. Tout le quartier est à présent au courant de cette initiative. Hommes et femmes, adultes et enfants, tous participent à nos actions de solidarité. Entretemps j’ai fait de mon engagement mon métier et je suis président du mouvement de jeunes de l’EDS. »

Sylvie: « Déjà à la rédaction à l’Observateur, je m’occupais de questions relatives au développement. Mais ce n’est qu’en découvrant Etoile du Sud que j’ai pu réellement constater l’impact positif de l’activisme pour la santé. Je ne regrette pas un instant ma décision de m’engager pour EDS. »

Villages de genre au Congo : Un village dans la ville

En 2016, les militants d’Etoile du Sud (EDS), un des partenaires congolais de Viva Salud à Lubumbashi, se sont posé de plus en plus de questions sur l’inégalité entre femmes et hommes. Au sein de leurs comités populaires de santé et dans le fonctionnement des groupes de jeunes et de femmes, ces dernières ne participaient pas aux débats politiques. Et ils ont estimé qu’il était plus que temps de faire de l’empowerment des femmes dans leur communauté. Une rétrospective de plus de trois ans d’expérience avec les villages du genre. 

Lubumbashi, d’une ville minière à une ville agricole

Lubumbashi est connue pour avoir abrité la Gécamines, la plus ancienne et la plus importante entreprise minière de la République démocratique du Congo. Jusqu’en 1990, la Gécamines assurait un tiers des revenus de la ville. Mais suite aux conflits civils à la fin des années 90 – début des années 2000, l’industrie minière s’est écroulée. La vente d’une bonne partie des concessions minières à des tiers a conduit la Gécamines au bord de la faillite. Le déclin des activités de l’entreprise minière a eu un énorme impact sur la vie économique, et surtout sur le rôle des femmes. Un taux de chômage élevé chez les mineurs, des hommes en majorité, a poussé de plus en plus de femmes vers des activités informelles d’agriculture, le deuxième plus grand atout de Lubumbashi. Dans les quartiers populaires, c’étaient de plus en plus souvent les femmes qui gagnaient l’argent du ménage. La position subalterne des femmes a eu un impact négatif sur les relations sociales entre hommes et femmes.

 

Premier village de genre en 2015

Les militants de la section d’Etoile du Sud au Katanga ont posé un regard critique sur le rôle de la femme dans la famille congolaise. Dans un premier temps, ce sont les militantes féminines qui se sont posé ces questions. Elles se demandaient par exemple pour quelle raison les femmes ont moins le droit à la parole que les hommes. Elles ont constaté que l’inégalité entre hommes et femmes était une constante dans leur environnement immédiat, aussi bien à la maison qu’au travail, et ont décidé de s’attaquer au problème. Cette mise en question collective de l’inégalité de genre dans l’anonymat de la ville a été un immense défi.

 

Les militants du Katanga ont entamé dès lors une première réflexion sur leur propre situation à la maison et au travail. Avec l’experte de genre Kat Françoise, de l’Université de Lubumbashi, ils ont cherché à identifier le lieu où l’inégalité entre les hommes et les femmes s’était manifestée pour la première fois et la façon dont ils pourraient créer un endroit sûr pour les habitants des quartiers populaires de Lubumbashi pour aborder l’inégalité des genres au sein de la communauté. Il n’a pas fallu longtemps avant qu’apparaisse le premier village de genre. Mami Meta, du premier village de genre, se souvient encore des paroles du responsable de la formation, « Commencez maintenant à créer une nation de citoyens du genre ». Cette blague les faisait rire mais elle a aussi créé une idée inspirante pour cette initiative. Tout le monde était enthousiaste à l’idée de développer des villages de genre pour défendre l’égalité des genres et l’empowerment des femmes ».

Après cette première étape de réflexion, la section locale au Katanga a lancé une campagne « Villages de genre » à grande échelle pour sensibiliser toutes les structures existantes d’Etoile du Sud, à commencer par les comités populaires de santé, les groupes de jeunes et de femmes, et jusqu’aux organisations membres qui participaient aux activités d’Etoile du Sud au sein des quartiers populaires.

 

L’engagement est essentiel

Le premier défi pour convaincre les habitants des quartiers populaires à rejoindre le combat a été de les impliquer. En septembre 2016, les militants au Katanga ont entamé, via des enquêtes sociales, une analyse des causes profondes et des manifestations de l’inégalité des genres dans les quartiers populaires. Ils ont interrogé 1175 personnes, dont 629 femmes et 546 hommes, dans cinq des sept communes de Lubumbashi.

 

Ce travail a permis d’analyser l’inégalité des genres à Lubumbashi et de mettre en lumière des exemples concrets de discrimination dans les quartiers populaires. Les constatations suivantes ont pu être faites :

                 les garçons ont souvent priorité au sein de la famille pour l’accès à la scolarité

                 on enseigne moins de compétences aux femmes au sein de la famille

                 les femmes sont chargées principalement des tâches ménagères

                 les femmes ont moins droit à la parole que les hommes

                 les femmes ont moins droit de décision au travail

                 peu de femmes ont des fonctions de responsabilité ou exercent des métiers impliquant une prise de décisions

 

Une des constatations les plus révélatrices a été que les femmes comme les hommes sont convaincues du rôle inférieur des femmes. Nombre d’entre elles se sous-estiment et croient que les hommes ont plus de droits parce qu’ils auraient plus de capacités. A la base de toutes les pratiques discriminantes, on trouve essentiellement des croyances et des préjugés culturels et religieux issus des usages traditionnels au sein des communautés. On a pu constater qu’une interprétation littérale de la bible, présentant la femme comme inféodée à l’homme, a un effet néfaste sur la conscience de soi des femmes et des hommes. Des dizaines de citations bibliques teintées de misogynie sont reprises telles quelles dans la conscience collective de la communauté. Ainsi, les femmes sont perçues comme appartenant aux hommes, le fait de partir ailleurs est socialement acceptable pour un homme mais pas pour une femme, les mères seules sont considérées comme égoïstes, et on sort encore des dizaines d’exemples pour affirmer que la soumission de la femme est une condition essentielle pour un mariage réussi.

 

En janvier 2017, Etoile du Sud a organisé une série d’ateliers pour former des membres de la communauté à devenir initiateurs de villages de genre. Le 13 juillet 2017, le moment était venu pour un atelier placé sous le signe d’un engagement officiel en vue de la création de villages de genre dans les quartiers populaires de Lubumbashi. Une fois les enquêtes réalisées, il était temps d’en partager les résultats. Le défi était de créer le plus de villages de genre possible, où tous les membres se sentent impliqués à égalité et s’entraident dans la dénonciation des préjugés et tabous et la discussion autour des croyances culturelles et religieuses. Les initiateurs ont révélé les résultats des enquêtes au cours d’une opération porte à porte et à travers des actions théâtrales ludiques.

 

Mama Wa Usafi

Pour impliquer davantage les femmes souffrant d’un sentiment d’infériorité, Etoile du Sud a intégré une campagne de partage dans le cadre d’une campagne plus large autour du droit à la santé. Via des actions collectives de balayage des rues, l’objectif était de donner un rôle actif et une tâche aux femmes au sein de leur communauté afin de booster leur confiance en soi, de donner de la visibilité aux villages de genre et de mobiliser les gens autour du droit à la santé et de l’égalité de genre.

 

Les actions de balayage des rues se sont vite révélées des stimulants pour les villages de genre parce que les forces motrices derrière ces actions étaient les « mamans » des ménages. D’où le nom de « Maman Wa Usafi » donné à cette campagne, ce qui signifie littéralement « mère de la propreté ». Avec ce slogan, Etoile du Sud voulait mettre la femme au centre de cette campagne et valoriser le rôle des mères au sein de la communauté. La campagne fait référence en premier lieu à la famille et à la force des femmes au sein de la famille, mais elle veut aussi donner aux femmes davantage voix au chapitre et mettre en évidence l’importance des femmes dans les quartiers populaires, dans les villes et les campagnes. Les femmes sont des moteurs de changement, prennent position et prennent des décisions cruciales pour et avec la communauté. Les actions de balayage des rues restent un atout important pour l’implication à un niveau local, d’abord au sein de la famille, ensuite dans les quartiers populaires, pour développer les villages de genres dans et autour de Lubumbashi.

 

D’autres initiatives encore ont été prises dans le cadre de la campagne « Mama wa Usafi ». Dans le village de Maendeleo Hewa-bora, les initiateurs du village de genre ont développé un projet pour générer des revenus pour les femmes à travers l’élevage et l’agriculture. Ainsi, ils achètent régulièrement des poussins pour les revendre quelques semaines plus tard quand on peut les consommer. Ces premiers revenus ont permis de louer un terrain à cultiver. Ce projet a aussi pour but de soutenir et de développer les actions du village de genre. Ainsi, leur souhait est d’acquérir un bâtiment et des infrastructures adaptées pour des activités comme des formations pour les femmes autour de l’alphabétisation, le leadership, la confiance en soi, la prise d’initiatives, en bref autour de tout ce qu’ils estiment nécessaire pour un vrai combat pour l’égalité des genres dans leur quartier.

 

Le changement vient d’en bas

Le résultat est visible sur le terrain : les hommes défendent les femmes qui se battent pour leurs idées et les femmes disposent de plus de liberté au sein de leur famille grâce au soutien des hommes et des garçons. La coopération et la cohésion sociale sont plus fortes parce que chacun fait partie des villages. Femmes, hommes, enfants, jeunes, tous, grands et petits, peuvent contribuer à une plus grande égalité des genres. Lors des actions de sensibilisation, les rôles sont aussi inversés, à l’exemple des écoles de genre de Kinshasa, où les filles jouent au foot pendant que les garçons les encouragent. Une manière ludique de briser certains stéréotypes. Le Ministère du Genre et de la Famille du Katanga soutient la campagne et souhaite l’étendre à des régions plus éloignées au sein de la province. Le défi est maintenant de recevoir le soutien structurel des pouvoirs supra-locaux pour les villages de genre au Congo.

Enseignement sur le respect de l’humain et de la planète

ALCADEV, Alternative Learning Center for Agricultural and Livelihood Development, est un partenaire de Solidagro aux Philippines. Cette école pour les jeunes Lumad (populations indigènes de l’île de Mindanao) travaille jour après jour à un meilleur avenir pour les jeunes et leurs communautés. Un avenir où leurs droits seront respectés et leurs terres agricoles protégées. Un avenir avec l’agroécologie comme fil conducteur. Ils veulent promouvoir un développement basé sur l’être humain dans l’environnement autour de l’école, où se trouvent les communautés Lumad. ALCADEV enseigne aux élèves des techniques agricoles qu’ils peuvent appliquer dans leur communauté. Le projet fait également partie d’une campagne scolaire contre la grande quantité de junk food disponible dans les magasins. Voyez dans cette vidéo ce qu’ils font et ce qu’ils défendent !

Sécurité alimentaire et enseignement aux Philippines

MISFI, Mindanao Interfaith Services Foundation, est un partenaire de Solidagro. Il défend l’enseignement, la sécurité alimentaire, le droit à la terre, l’agroécologie, l’agriculture durable, la protection du climat… et travaille surtout dans des régions avec une forte population Lumad.*

Découvrez quelques magnifiques images et apprenez-en davantage sur eux dans cette vidéo!

*Lumad = terme générique désignant les peuples indigènes dans l’île de Mindanao aux Philippines

CDPC, ou renforcer les organisations de base dans la Cordillera aux Philippines

Partenaire de Solidagro, le Center for Development Programs in the Cordillera (CDPC) travaille dans la région de la Cordillera aux Philippines. Il propose un plan de développement élargi et des services aux communautés de cette région. CDPC soutient le concept de la souveraineté alimentaire, qui met en évidence l’approche par les droits humains de la crise alimentaire. Une production de nourriture qui est faite au niveau local, de façon durable, adaptée à la culture locale et contrôlée de façon démocratique, c’est ça ce que promeut CDPC.

Unis pour affirmer le droit fondamental du peuple philippin à l’alimentation !

PNFSP, Philippine Network of Food Security Programmes, un des partenaires de Solidagro, travaille en tant que réseau sur les capacités de ses membres à mener des campagnes plus percutantes, à exercer une plus grande influence sur la politique, et à réaliser ainsi le droit fondamental à l’alimentation pour tout un chacun.

Témoignage de Ned, jeune leader aux Philippines

Ned, un jeune leader qui défend les droits des jeunes autochtones.

Je m’appelle Ned, je suis un étudiant de 21 ans et j’appartiens à la minorité opprimée des Ingorot. C’est une communauté rurale dans le nord des Philippines. Grâce au soutien de KIYO et du Cordilleran Youth Center (CYC), nous n’avons plus à rester les bras croisés et à regarder la corruption et les règles discriminatoires du régime en place anéantir notre culture et nos traditions.

Notre communauté vit à la campagne à Kalinga. Nous avons une culture riche et séculaire dans laquelle le respect de la nature est central. Pendant des générations, notre communauté n’a utilisé de la nature que ce dont nous avions vraiment besoin pour survivre. Mais depuis plusieurs années maintenant, le régime au pouvoir lorgne sur notre région parce qu’il y a beaucoup de matières premières. Ils utilisent tous les moyens pour nous chasser de notre sol natal et s’engager dans une déforestation massive.

Cette situation désespérée conduit de nombreux jeunes, dont moi-même, à quitter la campagne à la recherche d’un avenir meilleur à la ville. Malheureusement, cela vide les campagnes et laisse de plus en plus libre cours au gouvernement, ce qui menaçe de perdre nos traditions et notre culture. C’est pourquoi j’ai fondé le Progressive Igorot for Social Movement. C’est une association avec laquelle je veux rassembler les jeunes Ingorot pour défendre notre droit d’exister. Avec eux, nous faisons également découvrir notre culture à d’autres jeunes, afin qu’ils apprennent à la connaître et à l’apprécier.

KIYO et CYC nous enseignent des compétences de leadership importantes afin que nous puissions éduquer la population. Par exemple, grâce à eux, nous avons réussi à entrer dans le conseil municipal local afin de pouvoir discuter de nos intérêts directement avec les décideurs politiques. Et avec succès!

Nous sommes très reconnaissants de cette aide, car nous nous rendons compte que nous n’avons pas choisi la manière la plus simple. Parce que nous défendons nos droits, nous sommes considérés comme des opposants au régime. Moi-même et nombre de mes amis avons déjà reçu des menaces de mort. Mais cela ne nous arrêtera pas.

Nous sommes fiers de qui nous sommes et continuerons de défendre nos droits et notre culture. En faisant entendre nos voix, nous voulons apporter des changements qui permettront de revenir sur notre terre natale. Ainsi nous pourrons travailler à un nouvel avenir pour notre communauté, dans le respect de la nature.

Comment le réseau de justice pour mineurs influence la vie de Benric

Aux Philippines, KIYO permet au Juvenile Justice Network (JJN) de mobiliser des services juridiques et de mettre en place un programme de formation sur les compétences de vie pour les jeunes victimes de violations des droits humains et / ou économiquement défavorisés. Le Bureau juridique des enfants, partenaire local de KIYO, partage avec nous l’histoire de Benric, considéré comme enfant en conflit avec la loi.

Soins de santé à Cuba et aux Philippines: quelles sont les différences?

Cuba et les Philippines : deux pays en voie de développement et quand même un grand contraste dans leurs systèmes de santé. Comment expliquer cela? Découvre cela en regardant cette vidéo.

Trouves-tu les 10 différences? Dans cette vidéo, nous comparons la situation dans deux pays en développement:

  • Cuba est célèbre pour ses excellents soins de santé publics gratuits pour la population.
  • Aux Philippines, l’accès aux soins de santé n’est pas si évident et il existe de grandes inégalités.

Découverte étape par étape
D’où vient cette si grande différence? Nous avançons petit à petit avec les travailleurs de la santé dans les banlieues de La Havane et Manille, les capitales respectives des pays traités.

Tout au long de la vidéo, il apparaît clairement que la santé est déterminée par différents facteurs. La politique de santé tient un rôle essentiel. Si le gouvernement échoue, les communautés sont prêtes à aider la population.

Les communautés philippines en action contre le changement climatique

Climate Change Network for Community-Based Initiatives (CCNCI) est un consortium d’ONG actives dans différentes disciplines et secteurs. Après le cyclone Haiyan en 2013, ces organisations ont décidé de construire un réseau pour essayer de formuler des solutions face au changement climatique. Solidagro et Viva Salud collaborent avec ce réseau philippin dans leur lutte pour le droit à la santé et à l’alimentation.

Le CCNCI vise avec ce projet les groupes les plus vulnérables de la société parce que le changement climatique touche tout le monde. La méthode utilisée pour ce faire est la méthode ART, un processus d’apprentissage visuel qui montre les causes du changement climatique et en dénonce les responsables. Il aide à imaginer des solutions pour s’adapter et augmenter la résistance. 

 

Cette vidéo donne la parole à Michael et Angelica, deux jeunes de la communauté indigène Lumad qui vivent dans l’île de Mindanao, dans le Sud. Ils racontent ce que les ateliers avec le CCNCI leur ont appris et ce que cela a changé pour eux.