Comment le Centro Felix Varela met en oeuvre le plan climat de Cuba

Cuba, pays insulaire des Caraïbes, est plus qu’un autre sujet aux conséquences du réchauffement climatique. L’état cubain l’a bien compris et a mis en place une politique environnementale forte à travers un plan d’action ambitieux sur 100 ans. Le Centro Felix Varela, partenaire de Viva Salud et Cubanismo.be, participe activement au programme.

Un plan climat ambitieux

L’état cubain a amorcé un programme de lutte contre le changement climatique, connu sur le nom de « Tarea Vida »- qu’on peut traduire par « Plan pour la vie »-. Ce plan est basé sur des recherches à propos du changement climatique initiées par l’Académie de Sciences de Cuba en 1991. Les résultats et les recommandations de ce projet majeur sur la dangerosité et la vulnérabilité des côtes cubaines a mené à la création d’un plan qui repose sur des actions stratégiques, mises en place à travers 11 tâches spécifiques.

Le Centro Felix Varela participe activement au programme. Son rôle consiste à développer des moyens d’actions qui permettent d’augmenter la perception des risques environnementaux des habitants cubains et leur niveau de connaissance générale sur le changement climatique. Il travaille également à renforcer le degré de participation de la population pour la lutte contre le changement climatique et à favoriser une culture qui encourage l’économie de l’utilisation d’eau.

Pour faire face au changement climatique, l’éducation environnementale et la conscientisation publique sont primordiaux. C’est pour cela que le Centro Felix Varela développe des actions d’éducation en utilisant, notamment, la méthode du « Green Mapping ».

 

Qu’est-ce que le « Green Mapping »

C’est une méthode unique, par laquelle les habitants cartographient eux-mêmes leurs ressources environnementales locales. Et ce, au sens littéral du terme ! Armés d’un plan et de symboles en papier découpés, ils partent à la reconnaissance de leur environnement immédiat. A chaque site ayant une valeur écologique, sociale ou culturelle correspond un symbole. Les gens apprennent ainsi à mieux connaître leur milieu de vie, à détecter les problèmes et à en chercher les solutions avec les autorités locales.

Concrètement : un puits dont l’eau est polluée, une plaine de jeu qui doit être rénovée, la découverte d’un lopin de bois oublié et pourtant d’une grande richesse, un centre communautaire avec un terrain adjacent pouvant faire office de terrain de football… Leur slogan : ‘si mapea con amor, tu barrio sera mejor‘, qui en français peut être traduit par : ‘si tu fais le mapping de ton quartier avec cœur, il n’en sera que meilleur’. Le « Green Mapping » à Cuba est organisé en réseau national et coordonné par le Centro Felix Varela.

 

Des actions et résultats concrets

La formation aux problèmes liés aux changement climatique et à leur influence sur la vie est un objectif de l’ensemble du réseau. Cette formation a mené à la création de cartes de risques écologiques, qui ont permis de sensibiliser et d’informer les communautés et les autorités locales sur la vulnérabilité des territoires.

Un des risques principaux est celui de sécheresse. 71 % du territoire cubain souffre de sécheresse et 33 % de ce dernier, de sécheresse moyenne à extrème. Les réservoirs d’eau potable de la capitale La Havane ne sont en ce moment remplis qu’à 19 % de leur capacité.

Le Centro Felix Varela a favorisé la diffusion d’informations à un plus large publique au travers de supports audiovisuels, d’expositions et de conférences. De plus, des diagnostics ont pu être réalisés sur les infrastructures hydrauliques de différentes communautés. Ces diagnostics ont mené à des actions de réhabilitation concrètes. Comme par exemple, dans la municipalité de Venezuela fortement touché par la sécheresse, ils ont mis en place des réservoirs et distribué des filtres à eau pour pouvoir assurer un accès à l’eau à la population la plus vulnérable. L’autorité locale a également approuvé l’installation d’une station de traitement d’eau.

Grâce aux diagnostics, à la diffusion des connaissances et aux cartes, des actions concrètes ont pu être réalisées :

  • la formation de promoteurs de l’environnement ;
  • la promotion du recyclage et de l’utilisation rationnelle de l’eau;
  • la promotion de l’agroécologie ;
  • la mise en place d’ateliers sur la conservation de la nourriture ;
  • la non-utilisation de pesticides ;
  • la plantation de cultures résistantes aux situations environnementales défavorables ;
  • le nettoyage des plages, rivières & côtes et le reboisement, notamment des mangroves  ;
  • la réalisation d’une brochure sur les cyclones à destination des étudiants cubains.

Activisme de santé au Congo : 3 x 3

Pourquoi Billy, Roger et Sylvie sont-ils devenus activistes de la santé chez Etoile du Sud? Qui les a inspirés et comment leur vie a-t-elle changé depuis qu’ils sont activistes? Nous avons posé trois questions à Billy (président de la dynamique des jeunes), Roger (aide-comptable) et Sylvie (présidente du Conseil d’Administration).

Qui t’a donné l’idée de devenir activiste de la santé?
Roger: « J’ai tout d’abord été actif chez Filimbi, un groupe de jeunes qui luttait pour le changement dans tout le continent africain. Malheureusement, suite à une modification de la vision de l’organisation, je ne m’y suis plus senti à ma place. Je suis un fervent lecteur et Billy de EDS m’avait expliqué que je pouvais emprunter gratuitement des livres dans leur bibliothèque. J’y ai découvert la lutte pour le droit à la santé et l’intérêt ne m’a plus jamais quitté. Lorsque j’ai participé à la conférence de l’EDS, le coordinateur m’a repéré. Nous avons parlé politique et santé. En 2014, il m’a demandé si je voulais devenir son assistant personnel, j’ai accepté. »

Billy: « Un ami m’a convaincu de participer aux réunions d’une section d’EDS à Barumbu, chez “Maman Henriette”. Lors de la deuxième réunion, avec la présidente de la section locale d’EDS, nous avons parlé du problème d’électricité dans ma rue. Et je lui ai promis sans plus attendre de mettre mes nouvelles connaissances en pratique. »

Sylvie: « En tant que collaboratrice à la rédaction du journal l’Observateur, j’écrivais des rapports sur des activités autour de la culture et du développement. C’est ainsi qu’en 2009, j’ai découvert EDS à l’occasion d’une de leurs activités publiques. Les bénévoles des comités populaires pour la santé m’ont parlé des difficultés qu’ils rencontrent sur le terrain. Les animateurs d’EDS nous ont proposé de collaborer avec les autorités et les dirigeants locaux pour résoudre nos problèmes. J’ai été fort impressionnée par leur approche et j’ai continué à suivre leurs activités. Après un certain temps, un coordinateur m’a demandé de travailler à temps partiel pour EDS en tant que collaboratrice pour la communication. »

 

A quel moment t’es-tu rendu.e compte que tu pouvais jouer un rôle dans la lutte pour le droit à la santé?
Roger: « Lorsque j’ai déménagé pour mon appartement actuel, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas la moindre poubelle dans aucun des 14 (!) appartements. Tout le monde jetait ses immondices dans la rue, devant le portique d’entrée. J’ai commencé par sensibiliser mes voisins aux problèmes d’hygiène liés aux immondices qui traînaient partout mais ils n’entendaient pas mon message. Un jour, un enfant qui jouait devant notre entrée a commencé à manger les immondices. Il est devenu très malade. Subitement, tout le monde m’écoutait. Le propriétaire a obligé tout le monde à mettre ses immondices dans une poubelle. Nous avons organisé un système de collecte pour lequel chaque habitant payait sa part.
Je remarquais que je pouvais avoir un impact positif sur mon voisinage et depuis, j’ai continué à développer mon engagement dans ma rue et ensuite dans tout mon quartier. »

Billy: « J’ai découvert que le câble électrique qui devait apporter du courant dans ma rue était défectueux. Pas très sécurisé, donc. Mes connaissances tout juste acquises au sujet de l’empowerment m’ont fait comprendre que j’étais moi aussi responsable de mes conditions de vie. J’ai réuni quelques jeunes de ma rue et nous avons discuté de quelle façon nous pourrions résoudre ce problème. Nous avons écrit une lettre à la société nationale d’électricité, au Parlement national et au Ministère de l’Energie. Des responsables locaux ont signé la lettre, ainsi que la présidente de notre comité populaire de la santé et nous-mêmes. Une semaine plus tard, tôt le matin, nous avons tout à coup vu des travailleurs de la société d’électricité livrer un nouveau câble. De peur qu’il ne soit volé, nous les avons aidés à enterrer le câble au plus vite. »

Sylvie: « En tant que collaboratrice d’EDS, je me rendais régulièrement sur le terrain pour mieux connaître leurs réalisations et le contexte. J’étais fascinée par les nombreux bénévoles qui s’investissent de façon désintéressée pour leur communauté. Ils luttent contre l’érosion, contre la sous-alimentation chez les enfants, contre le manque d’hygiène des conditions de vie. A l’époque, je travaillais encore à temps partiel pour le journal et je parlais de plus en plus d’EDS à mes collègues. J’y ai lancé mes propres campagnes pour la santé et j’ai même reçu le surnom de “Maman Bopeto”, d’après les ramasseurs de déchets porte-à-porte. Combiner mes deux fonctions devenait trop lourd, j’ai donc fini par opter pour une fonction à temps-plein chez EDS. »

 

En quoi ta vie a-t-elle changé depuis que tu es devenu.e activiste de la santé?
Roger: « Lors de mes études en relations internationales, je voulais devenir diplomate en Ouganda. J’y avais fait un stage à l’ambassade congolaise. Maintenant, je travaille comme assistant-comptable chez EDS. Ma vie a donc pris une toute autre direction. Grâce à des formations chez EDS, je sais maintenant comment aborder des problèmes concrets dans mon quartier et à qui je dois m’adresser pour obtenir des changements concrets. Je constate que mon engagement a un résultat permanent et j’en suis fier ! »

Billy: « Après notre action pour une électricité plus sûre, nous avons fondé, moi et d’autres jeunes, un comité de rue pour s’occuper de nos problèmes. Tout le quartier est à présent au courant de cette initiative. Hommes et femmes, adultes et enfants, tous participent à nos actions de solidarité. Entretemps j’ai fait de mon engagement mon métier et je suis président du mouvement de jeunes de l’EDS. »

Sylvie: « Déjà à la rédaction à l’Observateur, je m’occupais de questions relatives au développement. Mais ce n’est qu’en découvrant Etoile du Sud que j’ai pu réellement constater l’impact positif de l’activisme pour la santé. Je ne regrette pas un instant ma décision de m’engager pour EDS. »

Monitoring des violations des droits des enfants en RD Congo

« KIYO et ses partenaires forment les enfants et jeunes parlementaires afin qu’ils puissent contribuer à la dénonciation des abus et autres violations des droits faits aux enfants vivants dans leurs communautés ». 

A travers un système de monitoring des violations des droits de l’enfant, KIYO et son partenaire local OCET permettent aux enfants et aux jeunes d’être rétablis dans leurs droits et de pouvoir en jouir pleinement.

OCET forme des structures de jeunes parlementaires sur les techniques de monitoring pour leurs donner des connaissances suffisantes sur différentes formes des violations des droits de l’enfant, les former sur les techniques de collecte des données sur terrain, et leur analyse.

 

A l’issue de cette formation, un outil de collecte de données (fiche de monitoring) est produit contenant des renseignements importants sur l’identité et la situation familiale de la victime, les divers abus subis par l’enfant, l’identité de l’auteur de l’abus ainsi que les actions entreprises.

 

Voici le témoignage du représentant des jeunes parlementaires par rapport à ce monitoring:

« En tant que Jeunes Parlementaires ayant suivi la formation, nous sommes déployés sur le terrain tous les 6 mois pour effectuer des visites auprès des membres de la communauté. Nous collectons les données qui nous semblent importantes et les remettons ensuite à un expert qui fait une première revue pour s’assurer que nous collectons les renseignements nécessaires. Après l’analyse des données, une séance de validation est organisée par OCET avec les jeunes impliqués dans les enquêtes et enfin, le rapport sur le monitoring est produit et partagé aux acteurs concernés. Pour nous les jeunes, ces rapports de monitoring sont utilisés comme base des actions de plaidoyer à mener en coordination avec d’autres acteurs ou organisations de protection de l’enfant.

Grace aux formations reçues, nous avons produit une enquête qui révèle plusieurs abus de droits. A titre illustratif, sur les cas monitorés, les violations des droits de l’enfant les plus couramment identifiées   sont les suivantes : le rejet ou abandon d’enfants, les cas de viol, d’exploitations économiques, des violences physiques, des accusations de sorcellerie, les exploitations sexuelles et les mariages précoces. Ces visites nous ont permis de remarquer dernièrement une nette augmentation des cas d’abus de nature sexuelle par rapport aux périodes précédentes. Ceci pourrait être lié à la situation sanitaire du Covid-19 à cause de laquelle de nombreuses familles contraintes de rester chez elles, n’ont plus accès au moyens de subsistance auxquels elles avaient accès auparavant, et doivent se résoudre à « vendre » des faveurs sexuelles pour survivre.

Nous pouvons dire que grâce à OCET et KIYO, nous avons acquis non seulement des connaissances concernant l’identification d’abus sexuels et violations des droits humains mais surtout les compétences techniques pour pouvoir mener des enquêtes dans le domaine de la protection de l’enfance. »

Les communautés philippines en action contre le changement climatique

Climate Change Network for Community-Based Initiatives (CCNCI) est un consortium d’ONG actives dans différentes disciplines et secteurs. Après le cyclone Haiyan en 2013, ces organisations ont décidé de construire un réseau pour essayer de formuler des solutions face au changement climatique. Solidagro et Viva Salud collaborent avec ce réseau philippin dans leur lutte pour le droit à la santé et à l’alimentation.

Le CCNCI vise avec ce projet les groupes les plus vulnérables de la société parce que le changement climatique touche tout le monde. La méthode utilisée pour ce faire est la méthode ART, un processus d’apprentissage visuel qui montre les causes du changement climatique et en dénonce les responsables. Il aide à imaginer des solutions pour s’adapter et augmenter la résistance. 

 

Cette vidéo donne la parole à Michael et Angelica, deux jeunes de la communauté indigène Lumad qui vivent dans l’île de Mindanao, dans le Sud. Ils racontent ce que les ateliers avec le CCNCI leur ont appris et ce que cela a changé pour eux.

Palestine : lutte pour une assurance santé pour tous

La situation sanitaire des Palestiniens est fortement impactée par l’occupation militaire israélienne. Il existe cependant des choix que l’Autorité Palestinienne peut faire pour améliorer le système sanitaire.

Dépendant des soins de santé israéliens

L’accès aux services de santé est limité à cause de problèmes aux checkpoints, ou parce qu’il est interdit de construire des hôpitaux dans certaines régions. L’accès aux médicaments de base et à l’équipement médical est limité parce qu’Israël en complique ou en retient l’importation.

De ce fait, de nombreux Palestiniens dépendent des soins de santé israéliens pour certains traitements mais ne reçoivent pas toujours les autorisations de déplacement nécessaires (à Gaza, 39% des demandes ont été refusées en 2018, 18% l’ont été en Cisjordanie).

 

Enquêtes nationales

Il existe cependant des choix que l’Autorité Palestinienne peut faire pour améliorer le système sanitaire. C’est pour cela que les partenaires palestiniens de Viva Salud ont organisé en 2019 une vaste enquête sur l’assurance santé nationale pour déterminer si celle-ci répond aux standards internationaux et dans quelle mesure les Palestiniens en bénéficient et sont satisfaits des soins de santé publics.

Bisan, qui soutient les mouvements de jeunes, a participé à l’enquête. Ils ont organisé des discussions en groupes avec des jeunes dans cinq villes.

 

Travailler à des soins de santé publics accessibles et de qualité

Les résultats de l’enquête ont montré que plus de 60% des Palestiniens ont une assurance santé nationale mais que la moitié d’entre eux ne veulent pas la prolonger en raison de son coût. Plus de la moitié des Palestiniens bénéficiant de ce genre d’assurance vont dans des hôpitaux privés et trois quarts chez des médecins privés, même si ceux-ci sont plus chers. Cela montre qu’il y a encore du pain sur la planche pour ce qui est d’améliorer l’accessibilité et la qualité des soins de santé publics.

Le droit à l’utilisation permanente de périmètres maraichers au Burkina Faso

L’accès à la terre pour les femmes au Burkina Faso reste une difficulté majeure quand on parle de droit à l’alimentation. Grâce à l’analyse menée par les partenaires de Solidagro et les organisations communautaires de base, les fondements de cette difficulté ont été déjoués un à un.

Au Burkina Faso, les partenaires de Solidagro ont une très bonne connaissance du contexte dans lequel ils travaillent, ce qui leur permet de proposer des solutions pertinentes aux problèmes auxquels les groupes-cibles sont confrontés.

Par exemple, lorsqu’il s’est avéré qu’il y avait des blocages qui empêchaient des groupements de femmes de se lancer dans la production de légumes en période hivernale, les partenaires ont analysé la situation avec les membres de ces organisations communautaires de base (OCB). Ils ont trouvé que les droits des femmes étaient constamment remis en cause pour avoir accès à ces terres et que les espaces aménagés leur étaient retirés à chaque fin de projet/programme. Face à cela, les titulaires d’obligations restaient passifs. Cela pourrait être dû au caractère social et coutumier qui reste très sensible au Burkina Faso quand on parle des droits des femmes. A côté de cela, la législation foncière est une matière difficile à appliquer. Une première étape est l’identification des porteurs de devoirs pouvant faciliter la sécurisation foncière, il s’agit des propriétaires fonciers et des collectivités territoriales.

Une bonne analyse des parties prenantes et la sensibilisation des femmes par rapport à leur droit à la terre ont pu mener à une négociation efficace, ce qui a permis de sécuriser des parcelles qui appartiennent désormais aux groupements de femmes. Il apparait de ce processus que la sécurisation des terres et une action plus facile à revendiquer pour une OCB qu’un individu.

Législation communale pour la protection de l’eau en Bolivie

L’eau, c’est la vie, mais que faire quand il y en a de moins en moins ? La vie s’arrêtera-t-elle aussi ? C’est la raison pour laquelle Solidagro insiste de plus en plus sur la protection des sources d’eau et des zones d’infiltration !

« L’eau, c’est la vie », ces mots, on les entend souvent dans la région du Cono Sur en Bolivie. Et inversement, on dit que sans eau, il n’y a pas de vie. Voilà qui est de plus en plus la réalité pour de nombreu.ses.x paysan.ne.s à Cochabamba, où Solidagro et ses partenaires Agrecol, Aynisuyu et INCCA (Instituto de Capacitación Campesina) sont actifs. La migration forcée vers la ville suite à la pénurie d’eau est ici d’actualité.

 « Avant, il y avait ici une source », voilà ce que Solidagro entend de plus en plus souvent lors de visites dans des villages agricoles.

 

Une matière à réflexion pour Solidagro et ses partenaires, après plus de 10 ans de mise sur pied de projets ruraux autour de la sécurité alimentaire. L’irrigation a toujours été au centre de ces projets, avec succès. De nombreu.ses.x paysan.ne.s ont pu doubler leurs récoltes grâce à l’accès à de l’eau d’irrigation. Mais pour combien de temps encore ?

Entretemps, et depuis 2018, Solidagro travaille avec ses partenaires dans la région du Cono Sur, composée de 12 communes rurales, avec le développement participatif de la législation communale pour la protection des sources d’eau et des zones d’irrigation. Ce processus commence à porter ses fruits. En septembre 2019, la commune de Vila Vila a approuvé sa loi et les travaux sont en cours dans d’autres communes de la région de Cono Sur.  A Pasorapa, Solidagro a assisté à un premier sommet de l’eau, avec une très forte représentation des organisations de base et des autorités communales, et qui a jeté les bases pour une nouvelle législation pour une politique de l’eau intégrale.

Au total, outre Vila Vila, 8 communes boliviennes ont une législation pour la protection de leurs sources d’eau et zones d’infiltration. Les communes qui s’y investissent comptent donc parmi les pionnières (source : Normativa municipal de protección de zonas de recarga hídrica, Helvetas/ MMAyA, novembre 2018).

 

Zones d’infiltration ?

La protection des sources d’eau et des zones d’infiltration est rarement présentée comme une priorité des organisations de base ou des autorités communales. L’accès à l’eau est très mobilisateur pour les act.rice.eur.s loca.les.ux mais on n’a pas encore suffisamment conscience de l’importance de la protection de l’eau en altitude. Convaincre ces act.rice.eur.s loca.les.ux d’agir afin de garantir leur eau pour l’avenir est donc un défi. L’eau de la saison des pluies vient s’ajouter aux eaux souterraines, ce qui fait qu’il y a toujours de l’eau dans les sources, même pendant la saison sèche.

Le niveau d’infiltration dépend de divers facteurs, comme le degré de la pente, la nature du sol, la végétation, les précipitations dans une région donnée… Si les villageois de ces régions abattent les arbres de façon incontrôlée, brûlent la végétation et étendent les zones de pâturage, les zones d’infiltration ne peuvent plus assurer leur rôle d’éponge et l’eau dévale de la montagne, souvent en provoquant de l’érosion. Les pesticides chimiques utilisés et les déjections du bétail polluent les sources d’eau. Protéger ces zones est donc d’une importance capitale !

Pour en persuader les communes et les organisations de base, le programme de Solidagro a organisé notamment des échanges avec d’autres communes, plus avancées par rapport à la protection de leur eau. Solidagro a fait une large promotion de la législation autour de la protection des sources d’eau en la présentant comme un exemple, dans la région du Cono Sur et ailleurs.

Le renforcement des capacités quant aux aspects de fond et légaux, la sensibilisation via des folders et les radios régionales, le lobbying vers les communes, la participation à des réunions de paysans et des organisations paysannes, voilà des éléments du développement commun de la législation locale. Pour ce faire, les partenaires mettent en commun les capacités locales avec celles d’autres ONG, d’universités, et pour des questions légales spécifiques, les partenaires de Solidagro engagent des consultants.

 

Législation et effets

Concrètement, la législation prévoit un sommet sur l’eau annuel avec tou.te.s les act.rice.eur.s loca.les.ux impliqué.e.s et une participation égale des hommes et des femmes. Un tel sommet est l’occasion de déterminer les priorités, identifier les zones d’infiltration à protéger en priorité et établir ensuite un plan pour la protection de ces zones. Il s’agit notamment de clôturer les sources et les zones d’infiltration, de planter des espèces d’arbres indigènes, de creuser des tranchées de filtration…

La loi fixe un pourcentage de 0,5% du budget communal total qui doit être consacré à la mise en œuvre de ce plan. Une organisation d’act.rice.eur.s loca.les.ux est également mise sur pied pour la gestion des micro bassins hydrographiques. Le non-respect des règles dans les zones protégées est punissable.

Développer une législation locale n’a pas beaucoup de sens si les act.rice.eur.s loca.les.ux, les paysan.ne.s et les organisations paysannes, les ouvri.ère.er.s de l’irrigation, ne sont pas impliqués dès le départ dans ce processus. Les organisations de base doivent exercer un contrôle social de sorte que la commune mette réellement les choses en pratique. Ce n’est que si la proposition est suffisamment légitime et portée par les organisations de base que les communes continueront à mettre la législation en œuvre.

L’approche de Solidagro suscite dès à présent l’intérêt de nombreuses autres organisations, dont des ONG, des réseaux, des universités et d’autres communes. Le Ministère de l’Eau et de l’Environnement soutient de telles législations locales en ligne avec le Plan National pour les bassins hydrographiques. En mettant toutes les forces en commun, le programme de Solidagro pour la Bolivie espère un effet boule de neige, afin que les communes en Bolivie soient de plus en plus nombreuses à protéger leur eau.

Pourquoi les soins de santé publics sont meilleurs

A l’heure où le secteur privé tend à s’imposer au sein des systèmes de santé, Viva Salud considère qu’il est essentiel de défendre et promouvoir les soins de santé publics. 

Pourquoi donc? Dans le dossier « Pourquoi les soins de santé publics sont meilleurs » vous découvrirez :

  • pourquoi la privatisation déclenche une inégalité accrue dans l’accès aux soins
  • pourquoi la privatisation est souvent plus onéreuse sur le long terme
  • pourquoi la privatisation n’est pas plus efficiente
  • pourquoi la privatisation n’améliore pas la qualité
  • pourquoi la privatisation induit un recul du contrôle public
  • pourquoi la privatisation réduit la disponibilité des professionnels de santé et détériore leurs conditions de travail
  • quel système de soins de santé nous souhaitons
  • des exemples de campagnes fructueuses de la société civile

> Téléchargez le dossier 

 

Mieux vaut prévenir que guérir

La santé est un droit pour tous. Seul un système de santé public permet de fournir des soins à tous, sans aucune distinction. Un prestataire privé cherchera toujours à maximiser son profit en donnant la priorité aux patients qui ont le plus de moyens financiers.

La santé n’est pas seulement l’absence de maladie. Être en bonne santé, c’est un état de bien-être complet. Pour l’atteindre, la prévention et la promotion de la santé sont cruciales. Cependant, celles-ci n’intéressent pas le secteur privé, car éviter des maladies n’est pas aussi lucratif que de les soigner.

Les soins de santé publics quant à eux, fondés sur un principe de solidarité et financés par la collectivité, sont en mesure d’offrir des soins de santé gratuits. En mettant l’accent sur la prévention, ils répondent aux besoins de la communauté et permettent d’avoir une meilleure qualité de soins, accessibles à tous.

Rendre les soins accessibles peut réellement avoir un effet significatif : au Burundi par exemple, depuis l’instauration de soins de santé gratuits pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, la mortalité infantile a baissé de 43%.

 

Les soins de santé publics : moins coûteux et plus efficients

Qui plus est, les soins de santé publics sont moins coûteux et plus efficients. En répondant aux besoins réels et non à des intérêts commerciaux, un système public permet d’obtenir une meilleure santé pour tous, et ce à moindre coût. Bien qu’à Cuba les dépenses de santé soient presque quatre fois inférieures à celles des États-Unis, l’espérance de vie dans les deux pays y est similaire.

La santé doit rester un bien commun garanti à tous. Viva Salud appuie des mouvements sociaux qui luttent pour une santé pour tous. Ils sont nécessaires pour faire des soins de santé publics une réalité.

 

Le vaccin contre la COVID-19 doit être un bien public mondial

Le développement et l’accès au vaccin contre la corona est un exemple concret qui illustre l’importance d’un système de santé public solide dans le monde entier. Afin d’arrêter complètement la propagation du coronavirus, il est crucial qu’un vaccin contre la COVID-19 devienne un bien public mondial. Le contrôle de l’accès, du prix, de la sécurité et de l’efficacité doit être entre les mains du public afin que le droit à la santé pour tous puisse être garanti. Car, comme l’a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres : « Aucun pays n’est en sécurité et en bonne santé tant que tous les pays ne le sont pas ».    

C’est pourquoi l’Afrique du Sud et l’Inde ont pris l’initiative, au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de suspendre temporairement l’accord ADPIC afin que les vaccins COVID-19 et les autres installations médicales nécessaires puissent être mis à la disposition de l’ensemble de la population mondiale plus rapidement et à une bien plus grande échelle. L’accord ADPIC prévoit une protection mondiale des droits de propriété intellectuelle, tels que les brevets, et un mécanisme pour sanctionner les violations. La suspension de l’accord permet à des entreprises autres que les développeurs de produire le vaccin.

Avec Viva Salud, WSM, FOS, Médecins du Monde, Oxfam-in-Belgium, SolSoc et CNCD-11.11.11, 11.11.11 demande que la Belgique et l’UE soutiennent l’initiative et travaillent en même temps à une meilleure coordination internationale de la recherche, du développement et de la distribution du vaccin. Lisez l’appel.

 

Lisez également l’appel conjoint de Viva Salud et de 13 autres ONG et mouvements sociaux en faveur d’une coopération et d’une solidarité internationales décisives sur l’accès aux vaccins essentiels

Bâtir un mouvement pour la santé – Un outil pour les activistes (de la santé)

Viva Salud et le Mouvement populaire pour la santé (MPS) ont développé ensemble ce manuel interactif. Vous êtes étudiant-e-s, expert-e-s ou activistes à la recherche d’inspiration et de meilleures pratiques venant de partout dans le monde? Alors, attachez votre ceinture et plongez tout droit dans ce manuel!

La lutte pour la santé et la justice sociale possède une longue histoire dont elle peut être fière. Elle a été conduite par divers mouvements sociaux impliquant de nombreux individus et organisations dans différents contextes. Aujourd’hui, le rôle actif de la société civile organisée est plus que jamais nécessaire. Alors que l’espérance de vie et l’état de santé moyen augmentent à l’échelle mondiale, le taux d’amélioration est beaucoup plus lent que ce qu’il ne pourrait être et les inégalités croissantes en matière de santé rencontrées tant entre les pays qu’à l’intérieur de ceux-ci ne sont ni nécessaires ni acceptables.

Ce livre est destiné à aider les personnes qui luttent pour l’équité en matière de santé, autrement dit, pour l’abolition de la faim, de la pauvreté et des structures socio-économiques injustes. Edité par Chiara Bodini ainsi que par un groupe de volontaires du Mouvement Populaire pour la Santé (MPS), ce livre est un outil pour soutenir la construction de mouvements au sein des pays mais également pour contribuer au développement ainsi qu’au renforcement d’un mouvement mondial pour la santé.

Ce livre ne doit pas être vu comme une ligne directrice ou une boîte à outils, mais bien comme une source d’inspiration pour les personnes engagées dans la lutte pour la santé. Les histoires illustrées parlent de la construction d’un mouvement populaire pour la santé mais pas de n’importe quel type de mobilisation pour la santé. Cela signifie que l’on met l’accent sur l’engagement des personnes dans ce mouvement qui ont un contrôle sur ses actions.

Ce livre peut être utilisé pas des personnes qui désirent en savoir davantage sur la lutte pour la santé dans le monde et sur le MPS; par des activistes qui cherchent l’inspiration et veulent apprendre de l’expérience des autres; par des groupes impliqués dans le renforcement des capacités; par des étudiants et des chercheurs qui font des études sur l’engagement de la société civile dans le domaine de la santé. Le manuel est disponible en français, en anglais et en espagnol

Ce livre est le point de départ d’un effort constant pour documenter les pratiques de construction d’un mouvement dans la lutte pour la santé. N’hésitez pas à partager vos commentaires, vos réactions et vos histoires qui surgissent suite à la lecture ou à l’utilisation de ce livre, en postant un commentaire sur la page Facebook du Mouvement Populaire pour la Santé ou en envoyant un mail à movementbuilding@phmovement.org.

La coopération au développement durable : une question de droits

Lorsque nous parlons de coopération au développement ou de solidarité internationale, le mot « droits » apparait tout de suite. Pourtant, dans la pratique, nous voyons encore trop souvent des projets qui veulent résoudre certains problèmes sans s’attaquer aux causes. C’est pourquoi Viva Salud, KIYO et Solidagro ont réalisé une vidéo avec Docwerkers pour expliquer pourquoi l’approche basée sur les droits est si importante pour la coopération au développement durable.

Les 4 piliers de l’approche basée sur les droits

Cette vidéo est basé sur un texte de vision rédigé par Viva Salud, KIYO et Solidagro. Nous y décrivons les 4 piliers de notre approche basée sur les droits, piliers qui se retrouvent dans les rubriques de ce site web consacré à l’approche basée sur les droits. Il s’agit des piliers suivants :

  • Parler de droits plutôt que de besoins
  • Le rôle des autorités
  • L’importance de l’analyse
  • L’empowerment comme stratégie de mobilisation

 

5 stratégies pour revendiquer ses droits

Dans ce texte de vision, nous présentons également les 5 stratégies qui nous semblent essentielles pour l’appliquer dans le secteur de la coopération au développement :

  • Le renforcement des capacités
  • L’empowerment
  • Les services directs
  • Le plaidoyer
  • Le renforcement de l’assise sociétale

 

L’approche basée sur les droits appliquée à la crise du corona

La pandémie de corona est une histoire de droits humains. Pour faire face à la crise, ces droits ont été mis sous pression à différents niveaux et endroits dans le monde, et en particulier pour les groupes les plus fragiles. C’est pourquoi l’approche basée sur les droits nous inspire également dans la lutte contre le coronavirus et ses conséquences sociales, économiques et politiques.

Cette approche basée sur les droits est aussi pertinente dans le contexte de la pandémie. Les conséquences de cette pandémie pour les droits humains sont énormes.

 

Si nous voulons faire de la lutte contre le coronavirus une réussite, nous devons donc envisager les choses du point de vue des droits humains. Ce point de vue nous aide à voir les racines de l’inégalité. Au lieu de parler des besoins de la population, l’approche basée sur les droits dévoile les injustices structurelles de la crise du corona. Comment pouvez-vous, par exemple, respecter les mesures de quarantaine et d’hygiène si vous vivez à sept dans une pièce ? Et si vous devez partager les toilettes avec des dizaines d’autres personnes dans un camp de réfugiés ?

 

En regardant la situation à travers l’approche basée sur les droits, nous identifions les acteurs qui portent la responsabilité de défendre, protéger et réaliser nos droits. Si nous reconnaissons que quelqu’un dispose d’un droit, les détenteurs de droits, nous reconnaissons de fait que quelqu’un d’autre a un devoir, les porteurs de devoirs. La crise du corona a montré que les principaux porteurs de devoirs sont les autorités. Elles sont garantes des droits de la population et peuvent décider de limiter temporairement les droits et libertés fondamentales en période de crise.

 

Enfin, l’approche basée sur les droits met la population au centre. C’est une approche qui part du potentiel des gens à se renforcer afin de réaliser leurs droits et de surmonter leur dépendance éventuelle d’une aide en s’organisant. Les citoyens deviennent des acteurs de changement plutôt que des victimes passives. Dans différents pays comme au Brésil, en Palestine ou Congo par exemple, les jeunes font du porte-à-porte pour distribuer des kits de matériel hygiénique pour lutter contre la propagation du virus.

 

Dans de nombreux endroits du monde, nous voyons des citoyens agir et descendre dans la rue pour exiger du gouvernement qu’il modifie sa politique afin que leurs droits soient respectés. Ce n’est que lorsque les gens s’unissent et défendent leurs droits qu’ils peuvent les faire valoir et que des changements structurels sont possibles.

 

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