La prise en compte du genre : Un défi à relever au Burundi

De nos jours les femmes et filles sont encouragées à se battre pour prendre leurs places dans les sociétés où la culture, coutumes et religion sont placés sur un piédestal. Mais quels sont les leviers permettant de booster leurs initiatives ? 

Au Burundi, l’égalité de genre est mitigée car on rencontre une association d’opportunités et de défis tant au niveau du cadre légal qu’au niveau du cadre culturel et socio-normatif.

Au niveau des droits des femmes en général, le Burundi abrite un arsenal juridique diversifié, en l’occurrence la Constitution et les conventions internationales. Toutefois, au cœur des défis du moment, se trouve la méconnaissance de la loi, probablement du fait des lacunes en ce qui concerne sa diffusion et sa vulgarisation, elles-mêmes inhérentes à une carence des ressources nécessaires, aussi bien humaines que financières conformément à la taille de l’enjeu[1].

 

Au niveau de la culture, les mentalités sont relativement réfractaires sur les questions de genre. Dans la société, la place de l’homme, chef de ménage et de celle de la femme, davantage au service de son ménage, sont ancrées dans toutes les sphères de la société.  Dans ce contexte aux normes sociales rigides, les partenaires opérationnels de KIYO s’attèlent à réfléchir sur la question, sur leur position et cela permet de faire évoluer les points de vue, les mœurs et les mentalités de manière durable.

 

En collaboration avec les associations locales partenaires, KIYO met en place des stratégies pour inverser la balance et promouvoir l’égalité homme-femme dans les zones d’intervention. Au niveau des activités, l’attention est portée sur les besoins spécifiques des jeunes filles – parties prenantes au programme.  L’attention est mise aussi sur la promotion de l’égalité homme-femme dans les structures communautaires avec lesquelles le programme collabore notamment en assurant la parité dans les groupes de solidarité, les clubs de jeunes, les comités de protections de l’enfance, etc.

 

Parlant des groupes de solidarité (GS) d’épargne et de crédits, ils constituent un moyen favorisant le respect des femmes dans le contexte rural au Burundi. En effet, le projet qui met en place ces groupes de solidarité revêt une dimension inclusive en matière de genre car grâce à lui, les femmes rurales qui étaient exclues du système économique par la tradition ont pu trouver une place de choix en adhérant aux groupes de solidarité : maintenant ces femmes sont le moteur de développement des ménages et leur contribution est énorme dans la prise en charge communautaire des Orphelins et autres enfants vulnérables (OEV).

 

De plus, KIYO offre aux enfants et jeunes l’occasion de parler à haute voix des comportements d’inégalité de genre qu’ont manifesté leurs parents et leurs ainés et qui est même la cause des violences basées sur le genre observé dans certains ménages.

Ce changement de mentalité – à travers des actions de conscientisation et diverses autres stratégies – est donc le levier utilisé par le travail de KIYO au Burundi pour que les filles et femmes burundaises jouissent pleinement de leurs droits et aient accès aux mêmes opportunités que les garçons et les hommes.

[1] http://french.xinhuanet.com/2017-05/22/c_136305252.htm

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