Les groupements communautaires d’épargne et de crédit, source de relèvement économique et de solidarité

Au Burundi, les personnes défavorisées n’ont pas de garanties et souvent ne sont pas suffisamment informées sur les produits financiers qui peuvent améliorer leur vie. Les groupes d’épargne que KIYO organise avec ses partenaires locaux peuvent remédier à ces lacunes en rendant l’accès au système financier plus facile et moins intimidant.  

En effet, les institutions financières classiques ne sont pas toujours en mesure de répondre aux besoins de services financiers des personnes les plus démunies. Néanmoins, ces personnes ont besoin d’accéder à de petits montants d’épargne et de crédit afin de lisser leurs revenus irréguliers, d’assurer les dépenses prévues, d’investir en temps voulu et de faire face aux situations d’urgence. En créant des groupements d’entraide au sein des communautés où ils sont présents, KIYO et son partenaire local FVS-Amade crée du lien social, un ancrage de la communauté et un peu d’espoir.

 

Les groupes de solidarité sont composés d’une trentaine de membres, généralement issus du même quartier. Ils se réunissent une fois par semaine et économisent de l’argent via trois caisses différentes pendant une année. La première caisse est appelée la caisse des capitaux. Les fonds épargnés sont gardés dans une institution de microfinance (non accessible pour de petits montants) et sont divisés entre les membres qui en profitent pour effectuer une dépense extraordinaire (lié à leur vie agricole bien souvent). La deuxième caisse est un fonds de solidarité qui permet de venir en aide à l’un des membres ou à quelqu’un de sa famille (une hospitalisation, par exemple). La troisième caisse est destinée aux Orphelins et autres enfants vulnérables (OEV) de la commune et permet par exemple de leur fournir du matériel à la rentrée scolaire. La liste des OEV qui devrait en bénéficier est établie avec l’aide du CPE (Comité de protection de l’enfance) de la commune et ne concerne, a priori, pas les enfants des membres du groupement. Et quand le groupe fonctionne bien, les services d’une mutuelle de santé peuvent également y être associés.

 

« Glorieuse n’a pas fait d’étude, mais le fait qu’elle soit membre du groupement la place au même niveau que les autres. Grâce au groupement, elle est plus épanouie. Ses enfants vont à l’école et mangent à leur faim. Le fait qu’elle ait reçu une éducation financière fait qu’elle pense différemment maintenant. Elle subvient à ses besoins ».

 

Au départ, le groupe de solidarité offre une approche individuelle nécessaire pour gagner la confiance d’une population assez déstabilisée par les années de conflit. Mais, au fur et à mesure que le groupe fonctionne et prend confiance, les démarches deviennent plus collectives : de l’aménagement d’un lieu de stockage commun, jusqu’à la création d’une coopérative formée par plusieurs groupes de solidarité d’une même commune afin d’acheter une machine pour la transformation du riz. Ce groupement est également garant d’une certaine paix dans la communauté dans la mesure où les ménages bénéficiaires de ces groupements sont à l’abri de toute forme de manipulation auxquels succombent les personnes dans le besoin prêt à tout pour survivre.

La participation des enfants dans leurs communautés

Le Burundi fait partie des pays qui ont souscrit à la Convention Internationale relative au droit de l’enfant. Cette convention mentionne spécifiquement le droit des enfants à la participation dans la prise de décision les concernant.  Mais comment cette participation se manifeste-t-elle concrètement ? 

KIYO en partenariat avec L’association Jumelage Jeunesse pour le Bien Etre des enfants et des jeunes met en place des ‘clubs d’enfants et des jeunes’. Après une formation sur les droits de l’enfant, les membres des clubs d’enfants et des jeunes mettent en place des plateformes communales pour agir sur les questions problématiques relatives aux droits de l’enfant et influencer les décisions relatives aux droits de l’enfant.

 

Quelles sont ces plateformes ?

Les plateformes sont des cadres de rencontres des représentants des clubs d’enfants et des jeunes au niveau communal pour rassembler les cas de violation de droits de l’enfant dans leurs communautés en vue de les soumettre aux décideurs pour une amélioration des conditions.

 

Que font-elles ?

Ces plateformes communales analysent les actions appropriées à mener et coordonnent les activités communautaires des enfants.

Ensuite, ces plateformes communales mettent en place les plateformes zonales pour faciliter la communication sur toute l’étendue de la commune et enfin, elles choisissent un jour par mois de réunion pour échanger sur les cas déjà identifiés visant à nourrir leurs actions de plaidoyer communales.

 

Quelles actions de plaidoyer sont faites par les membres des plateformes ?

  • Après la collecte des cas de violation des droits de l’enfants dans leurs communautés, les membres des plateformes définissent les actions de plaidoyer ;
  • Ils consignent dans des lettres à adresser aux décideurs/ autorités concernés les cas de violations des droits de l’enfant constatés ;
  • Ils demandent des audiences auprès des autorités/ décideurs concernés pour présenter ces cas. Les autorités concernées étudient les cas présentés et identifient les solutions à y apporter.

A travers les clubs des enfants et des jeunes, les enfants renforcent leurs connaissances par la restitution des thématiques liées aux droits de l’enfant auprès des membres de leurs communautés après les formations qu’ils ont suivies. Ils sensibilisent également leurs pairs et les membres de leurs communautés grâce à des petites pièces de théâtre.

Prendre sa vie en main pour s’en sortir

Témoignage de Diego, participant à la formation en coiffure proposée par AMAR, partenaire de KIYO au Brésil

« KIYO et son partenaire AMAR m’ont montré que même si ma situation semblait désespérée, je pouvais la changer moi-même. Si vous êtes né dans la favela comme moi, vous avez peu de chances de sortir de l’emprise de la pauvreté. Tous les moyens de survivre sont bons et cela fait malheureusement ressortir le pire chez l’homme. Comme beaucoup de jeunes, à l’adolescence, je me suis retrouvé dans le monde de la drogue. J’étais passeur de drogue. C’était un monde violent dans lequel beaucoup de mes amis ont perdu la vie, mais cela m’a rapporté de l’argent et j’ai donc pu survivre. Pourtant, je me débattais tout le temps avec le fait que je risquais ma vie chaque jour. Si j’étais parti, qui aurait pris soin de ma famille ?

Lorsque je cherchais une issue, j’ai vu sur Internet que KIYO, avec son partenaire AMAR, offrait des cours de coiffure gratuits. Ils m’ont offert l’opportunité d’étudier, de sorte que j’ai acquis les connaissances nécessaires pour gagner mon argent avec un travail honnête. J’ai saisi cette opportunité à pleine main. Et avec succès! Pendant les cours, j’ai appris de nouvelles techniques et compétences telles que l’entrepreneuriat. Ce qui signifiait que pour la première fois je n’étais plus dépendant de mon environnement. Après 6 mois de formation, j’ai obtenu mon certificat de coiffeur.

Je suis récemment devenu l’heureux propriétaire de mon propre salon de coiffure. C’est une petite entreprise dans la favela, mais c’est suffisant pour subvenir aux besoins de ma jeune famille et pour donner à mes fils les opportunités qu’ils méritent. Et cela signifie beaucoup pour moi! Ils n’auront pas à vivre ce que j’ai vécu.

Maintenant que j’ai pu prendre ma vie en main, j’inspire les jeunes de mon quartier à faire de même. »

Une évolution vers le respect du droit à la participation des enfants au Burundi

Le monde connaît la plus importante génération de jeunes de son histoire et  l’Afrique compte la plus grande part de jeunes au sein de sa population avec 40% de citoyen.ne.s de moins de 15 ans[1]. Si cette jeunesse constitue un formidable potentiel de développement, qu’en est-il de sa participation aux initiatives mises en place par les autorités ?


 

Depuis l’adoption de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, la ‘participation de l’enfant’ a fait l’objet de nombreuses initiatives et projets. En effet cette convention (CIDE) – qui pour la première fois dans l’histoire du droit international a reconnu que les enfants sont des sujets de droits et non de simples bénéficiaires de la protection des adultes – a spécifié que ces droits réclament légitimement que les enfants eux-mêmes soient entendus et soient associés aux prises de décisions sur les questions les concernant.

Cependant, le respect de ce droit à la participation des enfants requiert d’importants changements des comportements culturels à l’égard des enfants. Au Burundi, le combat demeure : la culture se montre parfois réfractaire à ce principe, en mettant en exergue les devoir de l’enfant au-devant de ses droits, en particulier le droit à la participation et à l’expression.

Pour renverser la balance, KIYO en collaboration avec les associations locales partenaires,  encadre et forme les enfants sur un large éventail de thématiques relatives aux compétences à la vie ainsi qu’aux techniques de sensibilisation et plaidoyer. Grâce à ces formations, les enfants connaissent leurs droits, ils les réalisent et les revendiquent. Cela se matérialise à travers la mise en place des clubs de jeunes dans les écoles et dans les communautés. Ces clubs sont des cadres de rencontre pour les enfants et jeunes où ils apprennent à s’exprimer en public, à analyser leur environnement, à proposer des solutions face aux problèmes identifiés, etc.

Au-delà de ces clubs, le programme favorise la mise en place des cadres de rencontres entre enfants/jeunes et adultes (parents, autorités scolaires / locales, etc…). Pour cela, les enfants sont intégrés dans les structures communautaires telles que les Comités de protection de l’enfance (CPE) ou les comités mixtes au sein des écoles (composés d’enfants et d’enseignants). Ces cadres de rencontre deviennent des forces motrices dans les communautés, favorisant l’initiation d’actions qui contribuent au respect des droits tels qu’apporter de l’aider aux enfants victimes de violences dans les écoles et dans les ménages. 

Tous ces espaces favorables à la participation active des enfants mis en place par les associations locales partenaires au programme, dans les différentes zones d’interventions, permettent de renforcer les liens de collaboration entre les jeunes et les figures d’autorité (adultes, représentants des autorités locales) pour garantir le droit de participation de l’enfant.

 

[1] https://www.plan-international.fr/info/actualites/news/2017-01-24-le-role-des-jeunes-dans-latteinte-des-objectifs-du-developpement

Le cirque social, vers un changement personnel et social

« Se Essa Rua Fosse Minha » (SER) signifie littéralement « Si c’était ma rue » en portugais. Cette organisation partenaire locale de KIYO donne des opportunités aux jeunes de Rio De Janeiro à travers leur cirque social, une manière originale de responsabiliser les jeunes.

Cirque social?

SER se concentre sur les enfants et les jeunes des bidonvilles qui sont exclus de l’enseignement ordinaire et qui n’ont guère de possibilités de loisirs. Le cirque social permet de travailler avec ces enfants et jeunes sur les droits et l’empowerment des enfants de manière ludique, inclusive et accessible. SER rend les thèmes sociaux difficiles (comme la discrimination, l’identité, l’environnement) discutables parmi les jeunes. De cette manière, ils apprennent les uns des autres et sont plus forts dans la société: les enfants et les jeunes deviennent des leaders qui travaillent également sur les droits des enfants et l’empowerment en dehors du cirque: « ser multiplicador »: l’effet multiplicateur. SER s’attaque aux inégalités et tente de briser le cercle vicieux de la pauvreté.

 

Paulo Freire et Augusto Boal

A la base de la méthodologie du cirque social au Brésil se trouvent deux grands « penseurs et faiseurs », Paulo Freire et Augusto Boal. Ils ont considéré que l’approche des processus de changement social au Brésil était réalisable grâce à une approche pédagogique qui aide les individus à devenir des acteurs centraux de la prise de conscience personnelle et collective de leurs droits. Cette prise de conscience et cet empowerment à grande échelle amélioreraient donc la société, réduiraient les inégalités sociales, assureraient l’inclusion et la participation de tous, en tant que gardienne de la démocratie et garantie de tous les droits de l’homme.

 

Concrètement ?

Les ateliers eux-mêmes comprennent des exercices pratiques où chaque enfant ou jeune peut suivre son propre rythme. Ils passent par un cycle d’exploration des différents numéros de cirque, des exercices au sol aux acrobaties en hauteur plus avancées, en fonction de leurs propres préférences et motivation. La différence avec le cirque ordinaire est que les différentes techniques sont utilisées pour poursuivre le changement personnel et social dont rêve le participant:

  1. LES EXERCICES AU SOL renforcent la confiance et le courage. C’est la base à partir de laquelle il faut commencer la planification et le changement. Les jeunes sont encouragés à oser décoller, puis à atterrir fermement les pieds sur terre à nouveau.
  2. JONGLER, c’est se concentrer et se concentrer sur ce qui est vraiment important dans la vie, pour oser et pouvoir maintenir ensemble un engagement solidaire.
  3. Le MONOCYCLE stimule la coordination et les mouvements fluides dans l’espace, grâce auxquels les jeunes peuvent promouvoir des droits pour eux-mêmes et pour les autres. Cela signifie également apprendre à vivre une vie équilibrée.
  4. Le TRAMPOLINE travaille sur la décision. Il permet aux jeunes de voler, d’oser prendre des décisions, d’analyser les risques. Ils apprennent qu’aucune illusion ou drogue n’est nécessaire pour décoller et se sentir libre.
  5. Les ACROBATIES et le TRAVAIL AERIEN renforce la confiance à un niveau supérieur, afin que les jeunes aient des « ailes » pour élaborer leur projet de vie et participer à un projet de changement social. Sur le plan moteur, il nécessite un fort développement du tronc et des muscles abdominaux car ils doivent soutenir tout le corps. Le monde adopte une perspective différente de la vie d’en haut. Vouloir s’attaquer au monde est ici primordial: oser prendre des risques, repousser les limites et travailler ensemble.

La campagne Candelária contre les exécutions extrajudiciaires d’enfants

La campagne Candelária des droits de l’enfant qui a lieu chaque année au Brésil entre mai et août, est devenue une plateforme de promotion de la Convention des droits de l’enfant et de la loi nationale sur la jeunesse au Brésil (l’ECA).

Le thème annuel de la Candelária en 2019 était la fin des violences contre les jeunes et l’application constitutionnelle de la loi nationale sur la jeunesse comme moyen de lutte contre celles-ci. Chaque année, plus de 2000 enfants et jeunes gens participent à une marche dans le centre de Rio de Janeiro. De jeunes artistes issus du cirque SER, partenaire local de KIYO, y jouent une pièce de théâtre en plein air. Cette manifestation a été relayée par les médias locaux ainsi qu’à des audiences publiques durant lesquelles les représentants du gouvernement avaient débattu de l’ECA avec la société civile.

La campagne Candelária a donné naissance en 2019 à une plateforme concrète de recommandation pour les décideurs politiques. Le « Comité de prévention et de lutte contre les exécutions des jeunes à Rio de Janeiro » est une initiative qui encadre les débats et les décisions gouvernementales liées à la prévention des meurtres infantiles. Le comité est composé de jeunes leaders, acteurs de la société civile, et de nombreux représentants des autorités judiciaires et gouvernementales. Dans un contexte actuel où 35.500 jeunes sont tués chaque année, dont 30% par les forces de police, les partenaires de KYIO ont renforcé le nouveau comité en y intégrant des acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux.

http://www.ipea.gov.br/atlasviolencia/download/19/atlas-da-violencia-2019

Act for (y)our rights, un concept de week-end de formation en Belgique

C’est en nous mobilisant, tous et toutes, que nous parviendrons à un réel changement de système qui met l’humain et la planète au centre des préoccupations et pas le profit.  

Act for (y)our rights, voilà un titre de week-end de formation interpellant. Partout dans le monde, les droits humains sont encore toujours violés. En effet, bien que les droits essentiels soient reconnus dans de nombreuses Constitutions de par le monde, beaucoup de personnes n’en jouissent malheureusement pas. Pourquoi ? Le droit à la santé, à l’alimentation ou encore les droits de l’enfant sont, entre autres, définis par les circonstances dans lesquelles nous naissons, grandissons, vivons, travaillons et vieillissons. Lorsque nous voulons nous attaquer à ces droits, nous devons avant tout nous attaquer aux différentes causes structurelles qui sont à l’origine de ces violations des droits humains: mauvaises conditions de travail, des politiques socio-économiques injustes, des politiques agricoles non durables, accès inégal à une éducation de qualité …

C’est là que nous avons besoin de changemakers fort.e.s et bien outillé.e.s. La mobilisation de la société civile et des mouvements sociaux est plus que nécessaire si nous voulons faire valoir nos droits ainsi que ceux des autres.

C’est dans cet esprit que KIYO, Solidagro et Viva Salud ont organisé ce week-end de formation afin de renforcer tant au niveau de leurs connaissances que de leurs compétences les individus et membres d’organisations sociales qui ont envie de se mobiliser pour changer les choses.

Des témoignages d’actions de mobilisation en Palestine et en Belgique et la présentation d’outils pour des actions de mobilisation et des campagnes ont permis aux participant.e.s d’acquérir de solides connaissances de base sur les mécanismes de l’injustice sociale et sur la manière de revendiquer les droits humains dans un contexte où l’espace démocratique pour les mouvements sociales et les actions sociales se réduit systématiquement.

C’est en nous mobilisant, tous et toutes, que nous parviendrons à un réel changement de système qui met l’humain et la planète au centre des préoccupations et pas le profit. 

 

Témoignage de Staf Vanduffel, participant du week-end “Act for (y)our rights” 2019 :

« Avant de participer à cette formation, je ne connaissais pas Solidagro, Viva Salud et KIYO et je n’avais jamais entendu parler des « changemakers » ou du concept d’empowerment. Pour moi, le week-end a été une véritable « bombe d’information ». (…) Au cours des nombreux ateliers de Labo vzw, Tractie et d’autres, une grande attention a été accordée à l’apport personnel d’idées et d’opinions. Pendant les conférences, j’ai appris de nombreux faits nouveaux et intéressants et j’ai pris davantage conscience de ce que signifie être un activiste pour les droits humains. J’ai mieux compris la manière dont l’aide peut être apportée et la façon dont les personnes sur le terrain ont une grande influence sur la défense de leurs droits. C’est une bonne chose qu’il y ait des personnes qui s’engagent pour les droits humains et qui font non seulement leur travail, mais aussi leur passion. Pour moi, ce week-end a été une expérience très instructive et agréable ! »

Action for Rights, les jeunes en action pour leurs droits

A4R promeut activement la citoyenneté mondiale auprès des élèves et les guide afin qu’ils puissent mettre en place des actions sociales et durables qui apportent des changements positifs à l’école et/ou dans la société. Cela se fait via un outil en ligne qui guide les jeunes dans la mise en place de ces actions.

Beaucoup de jeunes veulent s’engager pour une société meilleure, mais ils ne savent pas vraiment comment changer les choses, ils ne sont pas conscients de leurs droits ou pensent que personne ne croit en leur potentiel. En conséquence, beaucoup de talents sont perdus ainsi que les opportunités de faire les choses différemment. KIYO change cela en donnant aux jeunes les outils et les compétences pour agir sur les défis sociaux tels que les inégalités, le développement durable, la super-diversité, etc. KIYO met les jeunes en contact avec des jeunes ailleurs dans le monde. Un outil en ligne a été développé à cet effet (www.action4rights.be) qui permet un échange virtuel entre les jeunes, quelle que soit leur distance de séparation. Deux groupes de jeunes ou plus suivent un processus parallèle et échangent entre eux sur un défi, des solutions (possibles) et des actions sur la base de vidéos qu’ils enregistrent eux-mêmes et téléchargent dans l’outil. De cette manière, ils en apprennent davantage sur le contexte d’un autre pays, sur la manière dont les jeunes ailleurs dans le monde défendent leurs droits et ils peuvent fournir des commentaires et s’inspirer mutuellement pour agir. Ces différentes sessions sont données aux jeunes à partir d’une vision sur l’empowerment développée par KIYO. Les jeunes sont sensibilisés à leurs droits et découvrent leur potentiel et leurs talents. Les jeunes ont leur mot à dire au cours des activités et peuvent donner leur avis. Tout cela se passe également dans un environnement sûr où les jeunes se sentent à l’aise de donner leur avis. Enfin, ils développent également différentes compétences au cours de ce processus (communication, organisation, collaboration, …).

 

En 2019, un groupe d’étudiants à Anvers a lancé le processus Action4Rights simultanément avec un groupe de jeunes à Rio de Janeiro. Dans une première phase, ils ont identifié certains défis et ont ensuite échangé des vidéos sur leurs solutions/actions. Les jeunes d’Anvers et de Rio de Janeiro ont également échangé sur leurs impressions à travers des vidéos qu’ils avaient réalisées eux-mêmes. Il était intéressant de voir que 5 des 6 problèmes choisis par les jeunes étaient similaires à Anvers et à Rio de Janeiro (environnement, accès à la culture, discrimination, …). Cela rend l’universalité du cadre juridique claire pour les jeunes (par opposition aux besoins locaux), et aussi le fait qu’ils puissent y faire quelque chose. Les jeunes ont partagé les actions suivantes: enregistrer une vidéo sur la violence à l’école; concevoir un panneau à l’école sur la non-discrimination; organiser un petit-déjeuner pour lutter contre la solitude à l’école, emmener les jeunes découvrir la culture et offrir des loisirs, nettoyer les plages de Rio et réutiliser les déchets; à travers des performances artistiques, discuter du problème du sexisme au sein des familles, organiser des séances de débat sur le racisme, lancer une campagne en ligne sur la violence envers les jeunes. La crise du corona a mis un terme à la mise en œuvre effective des actions, mais ce processus se poursuivra à l’avenir, également avec d’autres groupes de jeunes. De cette manière, KIYO veut encourager autant de jeunes que possible à endosser une citoyenneté mondiale active.

 

Les jeunes de Courtrai s’en mêlent

« Jong Kortrijk Spreekt » est un processus de participation lancé par KIYO, en collaboration avec Plan International Belgique et la Coalition pour les droits de l’enfant de Flandre et la ville de Courtrai. L’initiative du processus participatif a commencé lorsque l’école Athena Campus Drie Hofsteden a rejoint le projet « School for Rights » en 2017 et s’est efforcée d’inclure de plus en plus les droits de l’enfant dans sa politique scolaire.

Au cours de l’année scolaire 2018-2019, le campus Athena Drie Hofsteden a souhaité se concentrer sur la participation des étudiants, non seulement dans la politique de l’école mais aussi dans la politique de la ville de Courtrai. Une classe de 20 étudiants (16-19 ans) a été initiée à la politique de Courtrai. Au cours de trois sessions préparatoires, les étudiants ont comparé la politique de l’enfance et de la jeunesse de Courtrai avec leur propre expérience de la ville et ont identifié cinq thèmes prioritaires autour desquels ils souhaitaient formuler des points d’action: diversité, mobilité, ville verte, espace public et événementiel.

La ville de Courtrai a également lancé un certain nombre de projets préparatoires sur la participation des jeunes. Ils ont organisé diverses enquêtes en fonction du nouvel accord administratif et du plan d’action pour une ville amie des enfants et des jeunes. Pour conclure les différentes initiatives de participation à Courtrai, le cabinet du citoyen « Jong Kortrijk Spreekt » a été organisé en mai 2019. A cet effet, KIYO, Plan International Belgique, la Coalition pour les droits de l’enfant et la ville de Courtrai ont uni leurs forces. Les résultats des projets préparatoires de la ville de Courtrai et les cinq thèmes prioritaires ont été utilisés pour le cabinet des citoyens « Jong Kortrijk Spreekt ». 60 élèves de sept écoles de Courtrai différentes ont participé et ont rédigé leur propre rapport alternatif sur la politique de la jeunesse de Courtrai. Ensemble, ils sont allés à la recherche de points d’action concrets pour les cinq thèmes prioritaires, qu’ils ont présentés aux responsables politiques locaux.

Au cours de la matinée, les 60 étudiants ont participé à cinq tables thématiques et ont été guidés par un modérateur et des experts pour arriver à des points d’action pour la ville pour chaque thème, en utilisant une méthodologie spécifiquement développée à cet effet. Dans l’après-midi, deux porte-parole de chaque groupe thématique se sont entretenus avec les échevins de Courtrai. Les jeunes ont présenté un certain nombre de propositions concrètes qui ont été discutées en plénière, en présence des employés de la ville, des enseignants et de tous les autres élèves des différentes écoles. Les échevins ont répondu aux recommandations et ont indiqué ce qu’ils pensaient être réaliste ou non. Un jeune qui ose à peine parler en classe au début d’une trajectoire, puis qui, à la fin de la trajectoire, entre dans un débat avec des politiciens sur scène, c’était un exemple très fort d’empowerment dans la trajectoire « Jong Kortrijk Spreekt ».

Avec « Jong Kortrijk Spreekt », la ville de Courtrai veut s’assurer que la voix de tous les mineurs soit représentée dans le plan d’action de la ville amie des enfants et des jeunes. Ce faisant, la ville s’engage pour la pleine citoyenneté des enfants et des jeunes en augmentant la participation politique et l’impact des enfants et des jeunes. « Jong Kortrijk Spreekt » a débouché sur 25 points d’action concrets répartis parmi les cinq thèmes. De plus, les jeunes ont formulé un engagement personnel pour chacun des cinq thèmes. En juin 2019, la ville de Courtrai a examiné comment les 25 points d’action pourraient être exprimés dans le plan d’action de la ville amie des enfants et des jeunes.

Kelly Detavernier, conseillère en éducation à ville de Courtrai: « Les écoles sont fermement engagées envers les valeurs sociales qui vivent parmi les élèves et sont pleinement engagées en faveur de l’écologie et de la durabilité. En discutant directement avec les étudiants, nous avons l’opportunité en tant que conseil d’écouter également leur voix et de découvrir de nouvelles opportunités. »

 

Regardez la vidéo de l’événement 

Tous ensemble pour réaliser les droits des enfants!

KIYO soutient les organisations qui travaillent pour ou avec les enfants et les jeunes dans la coopération au développement, le monde du voyage et le secteur de l’enseignement ou de la jeunesse pour que ceux-ci contribuent encore plus à la réalisation des droits de l’enfant à travers leurs activités.

De nombreuses organisations de coopération au développement, du monde du voyage et du secteur de l’enseignement ou de la jeunesse travaillent pour ou avec les enfants et les jeunes. Il n’est pas rare qu’ils entrent en contact direct avec ce groupe, ce qui comporte à la fois des opportunités et des risques pour leur bien-être et la réalisation de leurs droits.

KIYO aide ces organisations à voir leur fonctionnement actuel d’un nouveau point de vue et à initier une réflexion à ce sujet. Le cadre des droits de l’enfant est utilisé pour cela. Ensemble, nous travaillons pour créer une culture des droits de l’enfant au sein de leur organisation et de leurs activités. Nous considérons l’impact direct et indirect de leur effet sur le bien-être des enfants et des jeunes. KIYO agit en tant que facilitateur en offrant un soutien échelonné et intensif afin de parvenir à un ancrage permanent des droits de l’enfant dans l’organisation.

Les intérêts des enfants et des jeunes sont au cœur de cela : comment éviter de porter atteinte aux droits des enfants et des jeunes, et comment les acteurs peuvent-ils contribuer à la réalisation de leurs droits ? Par exemple, sous le prisme des droits de l’enfant, nous analysons si la culture et les activités d’une organisation contribuent à la participation effective des enfants et des jeunes et si une réflexion suffisante a été accordée à leur protection. Ensemble, nous cherchons des solutions pour surmonter certains obstacles ou défis et contribuer ainsi à la réalisation des droits des enfants.

 

Citations:

« KIYO nous a appris à toujours faire l’exercice de partir des droits de l’enfant dans toutes les décisions ou actions que nous avons prises ou mises en place avec les équipes au Sénégal. Ce que nous voulions était-il vraiment dans l’intérêt supérieur de l’enfant? Leur avons-nous demandé? Qu’en ont-ils pensé eux-mêmes? Que voulaient-ils eux-mêmes? S’il y a une chose que nous avons apprise dans ce processus, c’est: demandez-vous toujours ce que veut l’enfant et ce qu’il en ressent. » – Afractie, organisation du 4e pilier (initiative populaire de solidarité internationale)

 

« L’analyse de nos projets du point de vue des droits de l’enfant m’a fait réaliser que la participation des enfants et des jeunes représente plus que leur présence et qu’il faut écouter ce qu’ils ont à dire. Nous devons en tenir compte – toujours. C’est pourquoi nous devons continuer à sensibiliser nos partenaires locaux à l’importance des droits de l’enfant. » –  Représentant pays Solidagro – Sénégal

 

« KIYO a contribué au cadre d’inspiration sur « les droits des enfants et les stages dans le Sud » que nous avons développé avec VLOHRA chez UCOS. L’expertise de KIYO dans le travail à partir d’une approche des droits de l’enfant avec des partenaires du Sud a apporté une énorme valeur ajoutée à ce texte. Nous sommes impatients de poursuivre cette collaboration dans les années à venir pour rendre la mobilité internationale des étudiants de l’enseignement supérieur respectueuse des droits de l’enfant. » – UCOS (Centre universitaire de coopération au développement)