Des campagnes plus fortes grâce au Comité de coordination des campagnes aux Philippines

Le Comité de coordination des campagnes (CCC) est composé des membres des 3 organisations belges Viva Salud, KIYO et Solidagro, qui sont actives au sein d’un même programme aux Philippines. Le CCC a pour objectif d’assurer le succès de campagnes basées sur la défense des droits. Il se compose de membres des partenaires et de deux représentant.e.s par organisation belge. Il fonctionne comme un groupe libre qui prend en charge le défi de coordonner les plans communs et les activités des campagnes des partenaires. La tâche principale du CCC est de faciliter l’implémentation de campagnes communes sur le droit à la santé, le droit à l’alimentation et les droits des enfants.

Les partenaires ont chacun leur propre expertise et des niveaux différents de capacités et d’aptitudes en ce qui concerne les campagnes de défense des droits et la gestion de ces campagnes. Certains parmi eux travaillent déjà ensemble, plus particulièrement pour mettre sur pied les campagnes et la mobilisation des masses. Mais cela ne se passe pas de façon systématique et ne concerne pas toujours tou.te.s les act.rice.eur.s pertinent.e.s. Pourtant, maximaliser et rendre complémentaires les capacités des partenaires, avec leur objectif commun en ligne de mire, augmenterait fortement les résultats et l’impact de leur travail.

 

Le CCC a permis une bonne collaboration tout au long des campagnes. La collaboration entre certains partenaires existait déjà avant la création du CCC, mais grâce à ce dernier, la systématisation et l’institutionnalisation des liens mutuels et la collaboration sont devenues possibles. La communication entre les partenaires a également pu s’intensifier pour ce qui est de sujets sensibles sur le plan des droits et des priorités politico-sociales. Cela a amélioré les possibilités de réaction aux changements de contexte ou à des menaces inattendues ou des violations des droits. Le CCC est un groupe au sein duquel tous les partenaires occupent une même position. Le but du groupe est de discuter des priorités et des stratégies de défense et d’améliorer la mise sur pied des campagnes menées par les partenaires. A l’intérieur de ce programme, le CCC fournit un forum pour la discussion, orienté vers l’échange d’informations, d’idées et d’analyses du contexte, tout en faisant abstraction des budgets des partenaires et du suivi de certains sujets.

 

Le CCC peut améliorer la communication et la compréhension mutuelle entre des partenaires dont le contexte diffère, qui ont une approche différente des choses, surtout entre des organisations nationales et régionales/locales. Le CCC demande un engagement actif de tous les partenaires par rapport à des défis et sujets spécifiques et/ou partagés. La coordination des partenaires est d’une importance cruciale pour le succès du travail des partenaires de Viva Salud, KIYO et Solidagro aux Philippines, et le CCC a un rôle à y jouer.

 

Certains sujets ou études peuvent être traitées par le CCC ou être confiés à des instances ou experts externes. Cela concerne principalement l’analyse institutionnelle de certaines affaires sociales ou de leur caractère légal, la mise en place d’une certaine façon d’agir et la défense de certaines opportunités ou défis. Ceux-ci peuvent contribuer à améliorer la compréhension mutuelle entre organisations de la société civile et les autorités locales ou nationales. De cette façon, il y a plus de chances d’échanger les informations et de mener à bien les négociations. Une meilleure analyse des possibilités institutionnelles et légales contribuerait également à approcher les instances gouvernementales de façon plus directe, tout particulièrement les instances qui ne sont pas comprises actuellement dans les organisations sociales.

Les militant.e.s des droits humains aux Philippines s’opposent à la loi anti-terrorisme

Le vote d’une loi anti-terrorisme en juillet 2020 a rendu encore plus vulnérables les militant.e.s des droits humains qui se battent justement pour une loi qui les protège, particulièrement dans le climat d’impunité qui règne aujourd’hui aux Philippines.

En 2019, avec d’autres organisations de la société civile, Karapatan a remporté une victoire importante lorsqu’un projet de loi protégeant les défenseur.e.s des droits humains a été approuvé à l’unanimité par les membres de la Chambre des Représentants. Ce projet de loi des Défenseur .e.s des Droits Humains (DDH) a pour objectif d’obliger l’État à protéger ces personnes et à constituer des recours légaux en cas de violation de leurs droits.

 

Ce projet de loi cherche aussi à proposer des mesures de réparation pour les femmes militantes des droits humains et les activistes de la communauté LGBTQIA++, victimes d’attaques sexuelles basées sur le genre. Cette loi est passée dans une ambiance de harcèlement croissant et de campagnes de dénigrement du gouvernement philippin contre les défenseur.e.s des droits humains.

 

L’assassinat récent de Zara Alvarez, membre de Karapatan et personnalité connue pour la défense des droits humains, a mis en lumière la situation difficile des défenseur.e.s des droits humains sous le gouvernement actuel. Alvarez est la 13e collaboratrice de Karapatan tuée sous l’administration Duterte.

 

Obstacle au projet de loi
Le projet de loi homologue au Sénat reste cependant en attente depuis son introduction en 2018 par la sénatrice Leila De Lima, elle-même militante des droits humains et voix critique contre le président Duterte. De Lima est en détention depuis trois ans déjà sur base d’accusations montées de toutes pièces selon les défenseur.e.s des droits. Aux Philippines, les projets de loi deviennent des lois après approbation de la Chambre des Représentants comme du Sénat.

 

Malgré cet obstacle, Karapatan a poursuivi ses efforts de lobbying auprès des législateurs pour faire passer cette loi et a porté cette cause dans la rue pour attirer l’attention du public sur la situation difficile des défenseur.e.s des droits humains. Dans le cadre de son engagement au sein des mécanismes des droits humains des Nations Unies, comme l’Examen Périodique Universel, Karapatan a constamment souligné l’urgence à faire pression sur le gouvernement philippin pour qu’il acte la loi DDH, étant donné la dégradation des droits humains dans le pays.

 

« Cette loi met en évidence de façon globale les besoins et les menaces qui pèsent sur le travail de défense des droits face à des attaques menées par l’État, et elle représente une mesure vitale pour la population, les communautés et les défenseur.e.s des droits pour pouvoir poursuivre notre travail. Nous sommes criminalisés et stigmatisés comme « ennemis de l’État », « terroristes », « déstabilisateurs » et autres étiquettes pour justifier les attaques contre nous, menées sous couvert de programmes anti-insurrectionnels et d’autres politiques répressives. Il s’agit d’un effort orchestré et systématique en vue de discréditer les DDH et tout cela est fait méthodiquement pour nous enlever nos voix », a déclaré Tinay Palabay, Karapatan.

 

Loi anti-terroriste
En juillet 2020, alors que le pays luttait contre la pandémie de COVID-19 et que les violations des droits augmentaient en raison de la réponse militarisée du gouvernement à la crise sanitaire, le président Duterte a signé la loi anti-terrorisme. Les groupes de défense craignaient que le gouvernement n’utilise cette loi pour poursuivre les opposants et museler la contestation. Tandis qu’ils continuent à revendiquer le passage de la loi DDH, les défenseur.e.s des droits sont devenus plus vulnérables suite au passage de la loi anti-terrorisme, particulièrement dans le climat d’impunité qui règne actuellement dans le pays.

 

Impact sur les défenseur.e.s des droits
Jigs Clamor, secrétaire général adjoint de Karapatan, a expliqué en détails la façon dont cette loi impacterait les défenseur.e.s des droits humains et leurs revendications :

  • Sous la définition très large et vague du terrorisme, le gouvernement peut tout simplement ignorer les droits garantis par la loi DDH et ses obligations de protéger les défenseur.e.s des droits dès qu’un.e militant.e ou une organisation est qualifié de terroriste.
  • Une fois qualifié de terroriste, un.e militant.e des droits humains peut être soumis à de la surveillance, victime d’arrestation non fondée et de détention sans accusation pour une durée de plus de 14 jours.
  • Le gouvernement peut geler les comptes bancaires d’individus ou d’organisations qu’il qualifie de terroristes et bloquer les sources de leurs fonds, tant de l’étranger que locales.

 

A cet égard, la loi anti-terrorisme rendra plus facile les atteintes du gouvernement aux revendications des droits humains et à la protestation. Même avant l’introduction de cette loi, Karapatan et d’autres organisations progressistes ont eu à faire face à différentes accusations du gouvernement, alors que la Cour continue à ignorer leur demande d’introduire des recours contre le harcèlement incessant des militant.e.s des droits humains par les forces de la sécurité d’état.

 

Opposition croissante
S’il y a quelque chose que le gouvernement n’a pas anticipé, c’est à quel point la loi anti-terrorisme a soulevé l’indignation de la population et rassemblé différents secteurs de la société dans l’opposition et la critique de cette loi : depuis les grands groupes industriels jusqu’aux petits fermiers et pêcheurs, étudiants, ecclésiastiques, populations indigènes, communautés urbaines pauvres, communautés musulmanes, avocats, enseignants, employés, des personnalités connues et beaucoup d’autres encore. Dans l’histoire récente, aucune autre mesure législative n’a rencontré une opposition publique aussi forte.

 

Des pétitions ont afflué à la Cour Suprême pour que l’on stoppe la mise en œuvre de la loi. Les plateformes des médias sociaux sont pleines de posts détaillant les impacts de la loi et les dangers qu’elle représente pour les droits humains et la liberté. Des activistes ont défié les restrictions dues au COVID-19 quant aux rassemblements sociaux pour organiser des protestations de masse contre la loi.

 

“Malgré les efforts du pouvoir pour diaboliser les défenseur.e.s des droits, finalement, nous sommes des Philippins ordinaires – enseignant.e.s, prêtres, syndicalistes, artistes, travailleuses et travailleurs de la santé, leaders indigènes, fermières et fermiers, entre autres. Nous ne sommes pas des ennemis mais nous sommes des acteurs d’un développement constant en faveur d’une vie digne pour tou.te.s. Nous rendons publiques les violations des droits humains et exigeons que les porteu.se.rs de devoirs assument leur responsabilité. Nous sommes témoins de violations plus nombreuses des droits humains, de politiques répressives et du rétrécissement de ce qu’on appelle l’espace civique, et ce sont là des signes révélateurs de la nécessité de lutter pour les droits de base et les libertés fondamentales de la population, dans toutes les tribunes possibles, y compris sur la scène législative », déclare Palabay.

 

Philippines : l’art dans la lutte pour les droits humains
Aux Philippines, Viva Salud soutient des mouvements sociaux qui défendent les droits humains. Karapatan, l’organisation des droits humains la plus importante du pays, est un de ces partenaires. Dans cette vidéo, la directrice Cristina Palabay explique le rôle de la culture et de toutes sortes de formes d’art dans leur lutte pour les droits de l’homme aux Philippines.

Inès, actrice de changement au sein de la jeunesse palestinienne

Voici le témoignage d’Inès qui démontre combien devenir acteur de changement, s’investir au sein d’un mouvement et être reconnue au sein du mouvement social est important pour la jeunesse palestinienne.

Je m’appelle Inès et j’ai 19 ans. Je suis étudiante à l’université de Birzeit en économie et je suis également membre d’un mouvement d’étudiants de mon université.

 

Je viens d’une famille engagée, ma grande sœur Lama par exemple est animatrice de « Radio No Frequency » qui fait des satyres politiques radiophonique sur la Palestine. Elle a déjà voyagé plusieurs fois en Europe dont en Belgique pour sensibiliser le public européen aux réalités de l’occupation. Avec elle comme exemple, j’ai décidé de m’engager et d’œuvrer pour la libération nationale.

 

J’ai suivi plusieurs formations et participé à plusieurs activités de volontariat organisées par l’ONG Bisan. J’ai ainsi appris à mieux m’exprimer en public, à tenir des réunions, à faire une cartographie des problèmes auxquels les jeunes sont confrontés dans mon environnement proche et à les mobiliser pour trouver des solutions.

 

En novembre 2018, Yasmine de Bisan m’a proposé de participer à l’Assemblée générale du Mouvement Populaire pour la Santé à Dakha, au Bangladesh. C’est une formidable opportunité pour une jeune étudiante comme moi mais cela m’a aussi rendu fière de moi.

 

Yasmine m’a demandé de présenter un atelier sur les conditions de santé des prisonniers politiques palestiniens. Ce thème est important pour moi car je connais beaucoup de jeunes qui sont détenus en prison administrative, certains depuis plusieurs années. Pendant l’atelier, je me suis rendue compte que beaucoup de personnes sont solidaires avec la Palestine et qu’ils veulent savoir comment soutenir notre droit à l’auto-détermination depuis chez eux.

 

Au final, mon engagement dans mon mouvement et ma présentation à Dakha m’ont fait réaliser qu’en tant que jeunes, nous avons un énorme potentiel pour amener le changement en Palestine. Pour ma part, je me sens prête !

Palestine : lutte pour une assurance santé pour tous

La situation sanitaire des Palestiniens est fortement impactée par l’occupation militaire israélienne. Il existe cependant des choix que l’Autorité Palestinienne peut faire pour améliorer le système sanitaire.

Dépendant des soins de santé israéliens

L’accès aux services de santé est limité à cause de problèmes aux checkpoints, ou parce qu’il est interdit de construire des hôpitaux dans certaines régions. L’accès aux médicaments de base et à l’équipement médical est limité parce qu’Israël en complique ou en retient l’importation.

De ce fait, de nombreux Palestiniens dépendent des soins de santé israéliens pour certains traitements mais ne reçoivent pas toujours les autorisations de déplacement nécessaires (à Gaza, 39% des demandes ont été refusées en 2018, 18% l’ont été en Cisjordanie).

 

Enquêtes nationales

Il existe cependant des choix que l’Autorité Palestinienne peut faire pour améliorer le système sanitaire. C’est pour cela que les partenaires palestiniens de Viva Salud ont organisé en 2019 une vaste enquête sur l’assurance santé nationale pour déterminer si celle-ci répond aux standards internationaux et dans quelle mesure les Palestiniens en bénéficient et sont satisfaits des soins de santé publics.

Bisan, qui soutient les mouvements de jeunes, a participé à l’enquête. Ils ont organisé des discussions en groupes avec des jeunes dans cinq villes.

 

Travailler à des soins de santé publics accessibles et de qualité

Les résultats de l’enquête ont montré que plus de 60% des Palestiniens ont une assurance santé nationale mais que la moitié d’entre eux ne veulent pas la prolonger en raison de son coût. Plus de la moitié des Palestiniens bénéficiant de ce genre d’assurance vont dans des hôpitaux privés et trois quarts chez des médecins privés, même si ceux-ci sont plus chers. Cela montre qu’il y a encore du pain sur la planche pour ce qui est d’améliorer l’accessibilité et la qualité des soins de santé publics.

Defend the Defenders : ensemble, soutenons les mouvements sociaux

Chaque année, le 10 décembre a lieu la journée des droits humains. C’est en effet à cette date que la Déclaration Universelle des Droits Humains a été adoptée en 1948. 72 ans ont passé, mais les défenseur.e.s des droits humains de partout dans le monde s’exposent toujours à de grands dangers. C’est pourquoi Solidagro et Viva Salud, avec une large coalition de syndicats et d’organisations non gouvernementales, organisent le 10 décembre l’action « Défend the Defenders » pour soutenir les mouvements sociaux et les défenseur.e.s des droits humains.

Bien que les mouvements sociaux et les défenseur.e.s des droits humains font face à la répression depuis longtemps dans certains pays, cette tendance s’est aggravée pendant la pandémie de coronavirus. La violence à l’encontre des représentant.e.s des syndicats, des organisations de défense des droits humains et de l’environnement est en augmentation dans de nombreux pays. Ces personnes sont victimes d’intimidation, de harcèlement, de fausses accusations, d’arrestations illégales, d’enlèvements et même de meurtres.

 

Les défenseur.e.s des droits humains sous pression

Bernardo Caal Xol, du Guatemala, a été arrêté il y a plus de deux ans dans sa région natale de Cobán. Des multinationales, entre autres espagnoles, sont en train de construire des barrages dans cette région, s’appropriant ainsi des terres et polluant l’environnement. En outre, les multinationales ont détourné l’eau de sorte que les villages sont confrontés à des pénuries d’eau. Bernardo a organisé les communautés indigènes locales et a, pour cette raison, été condamné à 7 ans et 4 mois de prison.

Dans le Honduras voisin, se battre pour protéger l’environnement vous met en danger de mort. Ce pays est l’un des plus dangereux pour les activistes de l’environnement. D’après Global Witness, plus de 120 militant.e.s ont été assassiné.e.s depuis 2010, tandis que d’autres sont en prison. Huit militant.e.s du village du Guapinol sont détenu.e.s depuis 2015 en raison de leur opposition à deux entreprises minières qui empoisonnent les sources d’eau pour des milliers de personnes.

La Colombie est le pays le plus dangereux au monde pour les syndicalistes et les militant.e.s des droits humains. En octobre, Jayder Quintana, militant syndical et défenseur des droits humains, âgé de 18 ans, a été assassiné. Il était membre du syndicat Fensuagro. Depuis la signature de l’accord de paix en 2016 entre le gouvernement colombien et les FARC, plus de 1000 militant.e.s ont été assassiné.e.s.

Aux Philippines, Zara Alvarez était une militante pour le droit à la santé et les droits humains. Le 17 août 2020, Zara a été assassinée brutalement en raison de son engagement dans sa communauté. Plusieurs ONG belges ont fait part de cette affaire à l’ambassadeur des Philippines. Sans la moindre réaction à ce jour.

Thierry Bodson, le président de la FGTB, et seize autres syndicalistes ont été condamnés le lundi 23 novembre 2020 pour « entrave méchante à la circulation » à des peines de prison avec sursis et des amendes allant de 600 à 4.800 euros par le tribunal correctionnel de Liège. Après la condamnation du président de la FGTB Anvers Bruno Verlaeckt il y a deux ans, cette nouvelle condamnation de syndicalistes est extrêmement préoccupante. Elle met en péril l’action sociale, le droit de grève et le droit de faire un piquet de grève. Stop à la criminalisation des mouvements sociaux.

 

Appel à la protection des défenseur.e.s des droits de l’homme et des mouvements sociaux

Par leur action, les organisateurs de Defend the Defenders font appel au gouvernement belge :

Que soient protégé.e.s les défenseur.e.s des droits humains et les mouvements sociaux, d’abord dans notre propre pays. En Belgique aussi, des syndicalistes sont victimes de licenciement ou de condamnation en raison de leur engagement, alors même que la COVID-19 a démontré l’importance d’une bonne protection des travailleur.se.s. En outre, des mouvements de protestation récents, avant et pendant la pandémie, ont fait l’objet de répressions dures. Les mouvements sociaux jouent un rôle crucial dans la protection des travailleur.se.s et la consolidation des droits humains.

Que soient protégé.e.s les défenseur.e.s des droits humains et les mouvements sociaux partout dans le monde. Nous rappelons que la situation est dramatique à cet égard aux Philippines, en Colombie, au Guatemala et au Honduras. Plusieurs organisations de la société civile belge collaborent dans ces pays avec des organisations partenaires qui font l’objet de fortes pressions. Nous vous demandons de faire part de cette situation très grave auprès des ambassadeur.rice.s des pays concernés.

Qu’une politique extérieure cohérente soit menée sur la question de la protection des droits humains. Nous trouvons inadmissible que la Belgique et l’Union Européenne concluent des accords commerciaux avec des pays comme la Colombie, qui assassine des activistes de façon systémique, ou que notre pays ait des liens commerciaux avec un pays comme l’Arabie Saoudite, qui finance le terrorisme ou normalise la coopération avec des entreprises israéliennes de défense. Et ce ne sont là que quelques exemples.

 

Plus d’infos : https://defendthedefenders2020.wordpress.com/

Pourquoi les soins de santé publics sont meilleurs

A l’heure où le secteur privé tend à s’imposer au sein des systèmes de santé, Viva Salud considère qu’il est essentiel de défendre et promouvoir les soins de santé publics. 

Pourquoi donc? Dans le dossier « Pourquoi les soins de santé publics sont meilleurs » vous découvrirez :

  • pourquoi la privatisation déclenche une inégalité accrue dans l’accès aux soins
  • pourquoi la privatisation est souvent plus onéreuse sur le long terme
  • pourquoi la privatisation n’est pas plus efficiente
  • pourquoi la privatisation n’améliore pas la qualité
  • pourquoi la privatisation induit un recul du contrôle public
  • pourquoi la privatisation réduit la disponibilité des professionnels de santé et détériore leurs conditions de travail
  • quel système de soins de santé nous souhaitons
  • des exemples de campagnes fructueuses de la société civile

> Téléchargez le dossier 

 

Mieux vaut prévenir que guérir

La santé est un droit pour tous. Seul un système de santé public permet de fournir des soins à tous, sans aucune distinction. Un prestataire privé cherchera toujours à maximiser son profit en donnant la priorité aux patients qui ont le plus de moyens financiers.

La santé n’est pas seulement l’absence de maladie. Être en bonne santé, c’est un état de bien-être complet. Pour l’atteindre, la prévention et la promotion de la santé sont cruciales. Cependant, celles-ci n’intéressent pas le secteur privé, car éviter des maladies n’est pas aussi lucratif que de les soigner.

Les soins de santé publics quant à eux, fondés sur un principe de solidarité et financés par la collectivité, sont en mesure d’offrir des soins de santé gratuits. En mettant l’accent sur la prévention, ils répondent aux besoins de la communauté et permettent d’avoir une meilleure qualité de soins, accessibles à tous.

Rendre les soins accessibles peut réellement avoir un effet significatif : au Burundi par exemple, depuis l’instauration de soins de santé gratuits pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, la mortalité infantile a baissé de 43%.

 

Les soins de santé publics : moins coûteux et plus efficients

Qui plus est, les soins de santé publics sont moins coûteux et plus efficients. En répondant aux besoins réels et non à des intérêts commerciaux, un système public permet d’obtenir une meilleure santé pour tous, et ce à moindre coût. Bien qu’à Cuba les dépenses de santé soient presque quatre fois inférieures à celles des États-Unis, l’espérance de vie dans les deux pays y est similaire.

La santé doit rester un bien commun garanti à tous. Viva Salud appuie des mouvements sociaux qui luttent pour une santé pour tous. Ils sont nécessaires pour faire des soins de santé publics une réalité.

 

Le vaccin contre la COVID-19 doit être un bien public mondial

Le développement et l’accès au vaccin contre la corona est un exemple concret qui illustre l’importance d’un système de santé public solide dans le monde entier. Afin d’arrêter complètement la propagation du coronavirus, il est crucial qu’un vaccin contre la COVID-19 devienne un bien public mondial. Le contrôle de l’accès, du prix, de la sécurité et de l’efficacité doit être entre les mains du public afin que le droit à la santé pour tous puisse être garanti. Car, comme l’a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres : « Aucun pays n’est en sécurité et en bonne santé tant que tous les pays ne le sont pas ».    

C’est pourquoi l’Afrique du Sud et l’Inde ont pris l’initiative, au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de suspendre temporairement l’accord ADPIC afin que les vaccins COVID-19 et les autres installations médicales nécessaires puissent être mis à la disposition de l’ensemble de la population mondiale plus rapidement et à une bien plus grande échelle. L’accord ADPIC prévoit une protection mondiale des droits de propriété intellectuelle, tels que les brevets, et un mécanisme pour sanctionner les violations. La suspension de l’accord permet à des entreprises autres que les développeurs de produire le vaccin.

Avec Viva Salud, WSM, FOS, Médecins du Monde, Oxfam-in-Belgium, SolSoc et CNCD-11.11.11, 11.11.11 demande que la Belgique et l’UE soutiennent l’initiative et travaillent en même temps à une meilleure coordination internationale de la recherche, du développement et de la distribution du vaccin. Lisez l’appel.

 

Lisez également l’appel conjoint de Viva Salud et de 13 autres ONG et mouvements sociaux en faveur d’une coopération et d’une solidarité internationales décisives sur l’accès aux vaccins essentiels

Act for (y)our rights, un concept de week-end de formation en Belgique

C’est en nous mobilisant, tous et toutes, que nous parviendrons à un réel changement de système qui met l’humain et la planète au centre des préoccupations et pas le profit.  

Act for (y)our rights, voilà un titre de week-end de formation interpellant. Partout dans le monde, les droits humains sont encore toujours violés. En effet, bien que les droits essentiels soient reconnus dans de nombreuses Constitutions de par le monde, beaucoup de personnes n’en jouissent malheureusement pas. Pourquoi ? Le droit à la santé, à l’alimentation ou encore les droits de l’enfant sont, entre autres, définis par les circonstances dans lesquelles nous naissons, grandissons, vivons, travaillons et vieillissons. Lorsque nous voulons nous attaquer à ces droits, nous devons avant tout nous attaquer aux différentes causes structurelles qui sont à l’origine de ces violations des droits humains: mauvaises conditions de travail, des politiques socio-économiques injustes, des politiques agricoles non durables, accès inégal à une éducation de qualité …

C’est là que nous avons besoin de changemakers fort.e.s et bien outillé.e.s. La mobilisation de la société civile et des mouvements sociaux est plus que nécessaire si nous voulons faire valoir nos droits ainsi que ceux des autres.

C’est dans cet esprit que KIYO, Solidagro et Viva Salud ont organisé ce week-end de formation afin de renforcer tant au niveau de leurs connaissances que de leurs compétences les individus et membres d’organisations sociales qui ont envie de se mobiliser pour changer les choses.

Des témoignages d’actions de mobilisation en Palestine et en Belgique et la présentation d’outils pour des actions de mobilisation et des campagnes ont permis aux participant.e.s d’acquérir de solides connaissances de base sur les mécanismes de l’injustice sociale et sur la manière de revendiquer les droits humains dans un contexte où l’espace démocratique pour les mouvements sociales et les actions sociales se réduit systématiquement.

C’est en nous mobilisant, tous et toutes, que nous parviendrons à un réel changement de système qui met l’humain et la planète au centre des préoccupations et pas le profit. 

 

Témoignage de Staf Vanduffel, participant du week-end “Act for (y)our rights” 2019 :

« Avant de participer à cette formation, je ne connaissais pas Solidagro, Viva Salud et KIYO et je n’avais jamais entendu parler des « changemakers » ou du concept d’empowerment. Pour moi, le week-end a été une véritable « bombe d’information ». (…) Au cours des nombreux ateliers de Labo vzw, Tractie et d’autres, une grande attention a été accordée à l’apport personnel d’idées et d’opinions. Pendant les conférences, j’ai appris de nombreux faits nouveaux et intéressants et j’ai pris davantage conscience de ce que signifie être un activiste pour les droits humains. J’ai mieux compris la manière dont l’aide peut être apportée et la façon dont les personnes sur le terrain ont une grande influence sur la défense de leurs droits. C’est une bonne chose qu’il y ait des personnes qui s’engagent pour les droits humains et qui font non seulement leur travail, mais aussi leur passion. Pour moi, ce week-end a été une expérience très instructive et agréable ! »

Tous héros de la santé

A travers la campagne « Only Fighters Win » (Ceux qui luttent gagnent), Viva Salud met en lumière le rôle important des mouvements sociaux. Les héros et héroïnes du secteur des soins de santé ne sont pas seuls. Ils reçoivent le soutien des mouvements sociaux provenant d’autres secteurs. Ensemble, ce sont tous des héros et héroïnes de la santé.

> Téléchargez le dossier « Tous héros de la santé » 

 

La crise du coronavirus touche tout le monde. Mais elle n’a pas le même impact pour tous. Elle a mis à nu et approfondi les inégalités existantes au sein de la société.

 

Travailleurs de santé, ouvriers et groupes marginalisés ont plus de risques d’être contaminés par le virus et de le payer de leur vie. Il est devenu évident que nos systèmes de soins ne peuvent pas assurer le droit à la santé de façon égale pour tous.

 

Pour diminuer la pression sur les hôpitaux et le personnel soignant, et endiguer la pandémie, les gouvernements prennent des mesures contraignantes. Sans distanciation physique, hygiène des mains et port de masques buccaux, encore plus de vies seraient en danger et l’impact de la pandémie serait plus important encore.

 

Cependant, dans certains pays, ces mêmes mesures mettent sous pression les droits humains. En leurs noms, des gouvernements restreignent les libertés démocratiques pour une durée illimitée et font appel aux grands moyens pour faire respecter les mesures de quarantaine.

 

Les mouvements sociaux sont nécessaires alors que le droit à la santé de milliards d’individus est en danger.

 

Et il y a des gouvernements qui se servent de la crise du coronavirus contre les mouvements sociaux et les défenseurs des droits humains. Ils excluent les organisations sociales de la prise de décision, criminalisent les protestations, contrecarrent le travail humanitaire indispensable, et des militants sont victimes de violences policières.

 

Or, plus que jamais, les mouvements sociaux sont nécessaires alors que le droit à la santé de milliards d’individus est en danger. Les effets de la crise se feront sentir pendant de nombreuses années, mais de façon très inégale au sein de la société. Le rôle des mouvements sociaux est donc crucial pour veiller à ce que les conséquences soient socialement équitables.

 

Si nous voulons assurer le droit à la santé pour tous et vivre dans une société post-corona qui soit plus saine, plus écologique et plus juste, nous devons permettre aux mouvements sociaux d’avoir tout l’espace nécessaire pour assumer leur rôle. Ils doivent pouvoir informer et mobiliser les citoyens, protester et stimuler la solidarité, formuler des exigences politiques, contrôler et critiquer librement la politique gouvernementale.

 

De plus, une crise sanitaire globale ne peut être résolue que grâce à une collaboration internationale. C’est pourquoi, par cette campagne, nous demandons aux autorités belges qu’elles continuent à investir dans la solidarité internationale. Ainsi, les mouvements sociaux du monde entier pourront continuer leur lutte pour le droit à la santé de tous, pour des soins de santé publics forts et plus de justice sociale. Seuls ceux qui luttent peuvent espérer gagner. Tous sont des héros de la santé. Only fighters win !

Du voyage de solidarité aux actions solidaires

Voir de ses propres yeux des injustices et des violations des droits humains fait naître une volonté profonde d’agir en solidarité avec les peuples qui les subissent, notamment à travers des campagnes internationales portées par les mouvements sociaux de ces pays. C’est ce que Viva Salud a constaté après de nombreux voyages de solidarité dans ses pays partenaires, notamment en Palestine. 

Les voyages de solidarité : être témoin d’injustices

Depuis plusieurs années, Viva Salud organise des voyages de solidarité en Palestine à destination de membres déjà engagé.e.s dans des mouvements sociaux, comme Comac, RedFox, Intal et Médecine pour le Peuple (MPLP).

Pendant ces voyages, les participant.e.s sont des témoins direct.e.s des violations de droits humains commises par l’occupation israélienne à l’encontre du peuple palestinien. Ils ont l’occasion de mieux comprendre le contexte de la résistance palestinienne contre les politiques de colonisation israélienne, les différentes formes de répression à l’encontre du mouvement social palestinien, d’aller à la rencontre d’acteurs et actrices de terrain qui luttent pour la libération de leur peuple et de leurs terres.  

> Regarder le témoignage de Comac

 

Échanger de bonnes pratiques et se renforcer mutuellement

C’est aussi un bon moyen d’échanger de bonnes pratiques sur les luttes menées en Palestine et en Belgique ainsi que de se renforcer les un.e.s et les autres : Comment mieux s’organiser et mobiliser le plus de monde possible ? Quelles techniques mettre en place pour être visible ? Comment forcer les décideur.e.s politiques à écouter nos revendications ? Comment rester ancré dans les luttes locales tout en faisant des connections avec des luttes plus globales? Comment avoir un impact clair et concret ? Comment maintenir l’engagement des membres du mouvement ?

Et comment mieux mener des campagnes de solidarité ici en Belgique avec le peuple palestinien ?

 

La solidarité internationale avec le peuple palestinien

Plusieurs des mouvements avec lesquels Viva Salud collabore sont très actifs sur des campagnes internationales de solidarité avec le peuple palestinien et défendent le principe simple selon lequel les Palestinien.ne.s ont les mêmes droits que le reste de l’humanité. Aux côtés du mouvement social palestinien, ils appellent à imposer une pression non violente sur Israël, jusqu’à ce que celui-ci respecte le droit international et mette fin à l’apartheid et à l’occupation. 

 

La campagne contre l’Eurovision en Israël

En 2018, la chanteuse israélienne Netta remportait le concours Eurovision de la chanson. « L’année prochaine, nous fêterons ensemble la diversité à Jérusalem ! » a-t-elle déclaré fièrement. Cette déclaration choquante pour qui connaît le contexte de colonisation israélienne en cours à Jérusalem, s’inscrit dans la volonté d’Israël de redorer son image et d’être considéré comme un État « comme les autres ». Mais Israël n’est pas un État comme les autres. Depuis plus de 70 ans, Israël colonise la Palestine, oppresse son peuple et a mis en place un système d’apartheid.

Pour le mouvement social palestinien et ses allié.e.s, il était moralement et politiquement inacceptable que le concours Eurovision de la chanson se déroulerait en Israël. Une campagne internationale de boycott a donc été lancée.

De nombreuses actions ont été organisées dans plusieurs pays européens dont une grande action en Belgique le 14 mai 2019. Les militant.es ont installé des checkpoints symboliques à la VRT et la RTBF pour protester contre la diffusion du concours de l’Eurovision de la chanson en Israël. Pendant l’action, les activistes se sont déguisés en soldats israéliens et prisonniers palestiniens pour dénoncer les politiques d’Aapartheid et d’occupation menées par l’Etat israélien. « L’image positive qu’Israël montre est incompatible avec la réalité, celle où Israël occupe et réprime militairement les Palestiniens depuis des décennies. Une chaîne publique a le devoir de ne pas se rendre complice de cela. Ne pas participer est un message puissant » – Véronique Coteur, Intal.

Parmi les militant.e.s de l’action, plusieurs mouvements sociaux étaient présents, dont certains avaient participé aux voyages de solidarité organisé par Viva Salud en Palestine. Pour beaucoup, la participation à cette campagne prenait racine dans la volonté d’aider les Palestinien.ne.s à renverser le rapport de force et obliger Israël à respect le droit humanitaire et international. Il est également important en tant que mouvements sociaux belges et européens que nos États et entreprises ne soient pas complices de ces violations commises par Israël.

Bâtir un mouvement pour la santé – Un outil pour les activistes (de la santé)

Viva Salud et le Mouvement populaire pour la santé (MPS) ont développé ensemble ce manuel interactif. Vous êtes étudiant-e-s, expert-e-s ou activistes à la recherche d’inspiration et de meilleures pratiques venant de partout dans le monde? Alors, attachez votre ceinture et plongez tout droit dans ce manuel!

La lutte pour la santé et la justice sociale possède une longue histoire dont elle peut être fière. Elle a été conduite par divers mouvements sociaux impliquant de nombreux individus et organisations dans différents contextes. Aujourd’hui, le rôle actif de la société civile organisée est plus que jamais nécessaire. Alors que l’espérance de vie et l’état de santé moyen augmentent à l’échelle mondiale, le taux d’amélioration est beaucoup plus lent que ce qu’il ne pourrait être et les inégalités croissantes en matière de santé rencontrées tant entre les pays qu’à l’intérieur de ceux-ci ne sont ni nécessaires ni acceptables.

Ce livre est destiné à aider les personnes qui luttent pour l’équité en matière de santé, autrement dit, pour l’abolition de la faim, de la pauvreté et des structures socio-économiques injustes. Edité par Chiara Bodini ainsi que par un groupe de volontaires du Mouvement Populaire pour la Santé (MPS), ce livre est un outil pour soutenir la construction de mouvements au sein des pays mais également pour contribuer au développement ainsi qu’au renforcement d’un mouvement mondial pour la santé.

Ce livre ne doit pas être vu comme une ligne directrice ou une boîte à outils, mais bien comme une source d’inspiration pour les personnes engagées dans la lutte pour la santé. Les histoires illustrées parlent de la construction d’un mouvement populaire pour la santé mais pas de n’importe quel type de mobilisation pour la santé. Cela signifie que l’on met l’accent sur l’engagement des personnes dans ce mouvement qui ont un contrôle sur ses actions.

Ce livre peut être utilisé pas des personnes qui désirent en savoir davantage sur la lutte pour la santé dans le monde et sur le MPS; par des activistes qui cherchent l’inspiration et veulent apprendre de l’expérience des autres; par des groupes impliqués dans le renforcement des capacités; par des étudiants et des chercheurs qui font des études sur l’engagement de la société civile dans le domaine de la santé. Le manuel est disponible en français, en anglais et en espagnol

Ce livre est le point de départ d’un effort constant pour documenter les pratiques de construction d’un mouvement dans la lutte pour la santé. N’hésitez pas à partager vos commentaires, vos réactions et vos histoires qui surgissent suite à la lecture ou à l’utilisation de ce livre, en postant un commentaire sur la page Facebook du Mouvement Populaire pour la Santé ou en envoyant un mail à movementbuilding@phmovement.org.