Témoignage de Ned, jeune leader aux Philippines

Ned, un jeune leader qui défend les droits des jeunes autochtones.

Je m’appelle Ned, je suis un étudiant de 21 ans et j’appartiens à la minorité opprimée des Ingorot. C’est une communauté rurale dans le nord des Philippines. Grâce au soutien de KIYO et du Cordilleran Youth Center (CYC), nous n’avons plus à rester les bras croisés et à regarder la corruption et les règles discriminatoires du régime en place anéantir notre culture et nos traditions.

Notre communauté vit à la campagne à Kalinga. Nous avons une culture riche et séculaire dans laquelle le respect de la nature est central. Pendant des générations, notre communauté n’a utilisé de la nature que ce dont nous avions vraiment besoin pour survivre. Mais depuis plusieurs années maintenant, le régime au pouvoir lorgne sur notre région parce qu’il y a beaucoup de matières premières. Ils utilisent tous les moyens pour nous chasser de notre sol natal et s’engager dans une déforestation massive.

Cette situation désespérée conduit de nombreux jeunes, dont moi-même, à quitter la campagne à la recherche d’un avenir meilleur à la ville. Malheureusement, cela vide les campagnes et laisse de plus en plus libre cours au gouvernement, ce qui menaçe de perdre nos traditions et notre culture. C’est pourquoi j’ai fondé le Progressive Igorot for Social Movement. C’est une association avec laquelle je veux rassembler les jeunes Ingorot pour défendre notre droit d’exister. Avec eux, nous faisons également découvrir notre culture à d’autres jeunes, afin qu’ils apprennent à la connaître et à l’apprécier.

KIYO et CYC nous enseignent des compétences de leadership importantes afin que nous puissions éduquer la population. Par exemple, grâce à eux, nous avons réussi à entrer dans le conseil municipal local afin de pouvoir discuter de nos intérêts directement avec les décideurs politiques. Et avec succès!

Nous sommes très reconnaissants de cette aide, car nous nous rendons compte que nous n’avons pas choisi la manière la plus simple. Parce que nous défendons nos droits, nous sommes considérés comme des opposants au régime. Moi-même et nombre de mes amis avons déjà reçu des menaces de mort. Mais cela ne nous arrêtera pas.

Nous sommes fiers de qui nous sommes et continuerons de défendre nos droits et notre culture. En faisant entendre nos voix, nous voulons apporter des changements qui permettront de revenir sur notre terre natale. Ainsi nous pourrons travailler à un nouvel avenir pour notre communauté, dans le respect de la nature.

Unis pour affirmer le droit fondamental du peuple philippin à l’alimentation !

PNFSP, Philippine Network of Food Security Programmes, un des partenaires de Solidagro, travaille en tant que réseau sur les capacités de ses membres à mener des campagnes plus percutantes, à exercer une plus grande influence sur la politique, et à réaliser ainsi le droit fondamental à l’alimentation pour tout un chacun.

CDPC, ou renforcer les organisations de base dans la Cordillera aux Philippines

Partenaire de Solidagro, le Center for Development Programs in the Cordillera (CDPC) travaille dans la région de la Cordillera aux Philippines. Il propose un plan de développement élargi et des services aux communautés de cette région. CDPC soutient le concept de la souveraineté alimentaire, qui met en évidence l’approche par les droits humains de la crise alimentaire. Une production de nourriture qui est faite au niveau local, de façon durable, adaptée à la culture locale et contrôlée de façon démocratique, c’est ça ce que promeut CDPC.

Sécurité alimentaire et enseignement aux Philippines

MISFI, Mindanao Interfaith Services Foundation, est un partenaire de Solidagro. Il défend l’enseignement, la sécurité alimentaire, le droit à la terre, l’agroécologie, l’agriculture durable, la protection du climat… et travaille surtout dans des régions avec une forte population Lumad.*

Découvrez quelques magnifiques images et apprenez-en davantage sur eux dans cette vidéo!

*Lumad = terme générique désignant les peuples indigènes dans l’île de Mindanao aux Philippines

Enseignement sur le respect de l’humain et de la planète

ALCADEV, Alternative Learning Center for Agricultural and Livelihood Development, est un partenaire de Solidagro aux Philippines. Cette école pour les jeunes Lumad (populations indigènes de l’île de Mindanao) travaille jour après jour à un meilleur avenir pour les jeunes et leurs communautés. Un avenir où leurs droits seront respectés et leurs terres agricoles protégées. Un avenir avec l’agroécologie comme fil conducteur. Ils veulent promouvoir un développement basé sur l’être humain dans l’environnement autour de l’école, où se trouvent les communautés Lumad. ALCADEV enseigne aux élèves des techniques agricoles qu’ils peuvent appliquer dans leur communauté. Le projet fait également partie d’une campagne scolaire contre la grande quantité de junk food disponible dans les magasins. Voyez dans cette vidéo ce qu’ils font et ce qu’ils défendent !

Le réseau Agroecology X aux Philippines, pour l’avenir des systèmes alimentaires

Agroecology X (AEX) est un réseau d’organisations, d’associations, d’agricult.rice.eurs durables, d’avocat.e.s, d’entrepreneu.se.r.s socia.les.ux, de consommat.rice.eur.s et de plusieurs autres qui croient en l’agroécologie et la mettent en pratique. Le réseau souligne la nécessité de discuter de la situation actuelle et de l’avenir des systèmes alimentaires dans le pays. Ceci parce que la faim augmente au niveau national, suite à des confinements prolongés. C’est une plateforme pour des échanges de connaissances, d’expériences, de victoires et de solidarité.

Cela a débuté en décembre 2019, lorsque Solidagro a organisé une bourse de l’agroécologie avec ses partenaires aux Philippines. Agroecology X en est issu. L’AEX organise un sommet qui se déroulera parallèlement au Sommet des Nations Unies sur le Système alimentaire en 2021, afin de stimuler la prise de conscience publique et de soutenir l’agroécologie et la souveraineté alimentaire.

Le Sommet fera prendre conscience au monde entier du fait que nous devons tou.te.s collaborer afin de modifier la façon dont la nourriture est produite, consommée et perçue à travers le monde. C’est un sommet pour chacun.e, partout – un sommet pour les êtres humains. C’est aussi un sommet qui devra trouver des solutions, où l’on attend de chacun.e d’agir pour modifier le système alimentaire mondial.

Dirigé par 5 cadres d’action, le Sommet réunira les principa.les.ux act.rice.eur.s du monde de la science, de l’économie, de la politique, des soins de santé et des universités, ainsi que des paysan.ne.s, des peuples indigènes, des organisations de jeunes, des groupes de consommat.rice.eur.s, des activistes de l’environnement et d’autres groupes importants. Avant, pendant et après le Sommet, ces participant.e.s se réuniront pour apporter et discuter des changements sensibles et positifs du système alimentaire mondial.

(source : https://www.un.org/en/food-systems-summit/about).

 

L’AEX est critique face au Sommet des Nations Unies sur le Système alimentaire parce que celui-ci est dirigé par des personnalités juridiques. Et ceci après que l’ONU ait écarté des organisations de la société civile au profit d’organisations ayant une personnalité juridique, comme par exemple le Forum Economique Mondial, une organisation internationale composé de grandes entreprises. L’AEX a deux sujets de préoccupation : la désignation du Forum Economique Mondial, représentant de géants économiques, en tant que partenaire stratégique de l’ONU pour l’organisation de ce sommet, et la désignation du docteur Agnès Kalibata, présidente de l’Alliance pour une Révolution verte en Afrique. Il s’agit d’un groupe sponsorisé par la Fondation Gates. Les organisations sociales craignent qu’avec ces deux instances aux commandes, le sommet ne soit qu’un instrument pour continuer à protéger les intérêts des grandes entreprises. Ce qui se ferait au détriment de nos paysan.ne.s, des peuples indigènes et de la planète. Ce serait une catastrophe pour la souveraineté alimentaire et la biodiversité.

Les défenseur.e.s de l’alimentation chez AEX ont organisé une bourse de l’alimentation sous le nom de Salu-Salo. Le nom provient de l’usage philippin de se réunir pour manger et de célébrer ainsi les systèmes alimentaires efficaces, adaptés et locaux.

Le combat de Gabriela pour les droits des femmes aux Philippines

Cela fait plus de trente ans déjà que le mouvement de femmes Gabriela se bat pour les droits des femmes aux Philippines, en organisant et mobilisant les femmes à travers tout le pays. Dans cette vidéo, Obeth Montes, secrétaire adjointe de Gabriela, explique quel impact l’action du mouvement a eu au cours des dernières années sur les femmes de deux communautés indigènes dans le Sud-Cotabato.

Gabriela mène campagne autour de la violence à l’encontre des femmes ainsi que sur d’autres domaines qui impactent la vie des femmes et de leur communauté ; qu’il s’agisse de l’accès aux soins de santé, à un travail digne, un logement décent ou des conséquences de la militarisation.

 

Privés de soins de santé 

Les T’boli et Dulangan Manobo sont deux peuples indigènes du Sud-Cotabato, privés depuis longtemps de services sociaux. Les communautés indigènes vivent souvent dans des régions éloignées, qui ne disposent que très rarement de structures sanitaires. La plupart n’ont pas l’argent nécessaire pour se rendre chez un médecin ou un centre médical des environs. Et cela mène souvent à des situations critiques. Par manque de soins, l’état de santé s’aggrave. Dans cette vidéo, Lita Danvan raconte comment elle a perdu son enfant en raison de cette situation.

 

Des femmes en action pour leur communauté

C’est pourquoi Gabriela a élaboré un programme pour renforcer la capacité des femmes à revendiquer leurs droits. Il comprend des formations, des programmes de santé mais aussi des services comme une clinique spécialisée en gynécologie. Grâce au travail d’organisation de Gabriela, les femmes peuvent agir lorsqu’un problème se présente. Par exemple, lorsqu’une entreprise de volaille dégageant de fortes odeurs s’est installée à proximité de la communauté, les femmes sont allées parler aux dirigeants de l’entreprise et leur pétition pour la fermeture de l’usine a obtenu gain de cause.

 

Militarisation

La région subit également les effets de la militarisation. L’armée veille à ce que les grands propriétaires terriens et les entreprises étrangères puissent agir sans entraves. En 2017, au Lake Sebu, un chef de tribu et sept autres membres de celle-ci ont été assassinés en raison de la résistance de leur communauté contre l’implantation d’une plantation de café sur leurs terres ancestrales. Les autorités ne s’arrêtent devant rien mais les communautés organisées ne se laissent pas intimider.

Les communautés philippines en action contre le changement climatique

Climate Change Network for Community-Based Initiatives (CCNCI) est un consortium d’ONG actives dans différentes disciplines et secteurs. Après le cyclone Haiyan en 2013, ces organisations ont décidé de construire un réseau pour essayer de formuler des solutions face au changement climatique. Solidagro et Viva Salud collaborent avec ce réseau philippin dans leur lutte pour le droit à la santé et à l’alimentation.

Le CCNCI vise avec ce projet les groupes les plus vulnérables de la société parce que le changement climatique touche tout le monde. La méthode utilisée pour ce faire est la méthode ART, un processus d’apprentissage visuel qui montre les causes du changement climatique et en dénonce les responsables. Il aide à imaginer des solutions pour s’adapter et augmenter la résistance. 

 

Cette vidéo donne la parole à Michael et Angelica, deux jeunes de la communauté indigène Lumad qui vivent dans l’île de Mindanao, dans le Sud. Ils racontent ce que les ateliers avec le CCNCI leur ont appris et ce que cela a changé pour eux.

Soins de santé à Cuba et aux Philippines: quelles sont les différences?

Cuba et les Philippines : deux pays en voie de développement et quand même un grand contraste dans leurs systèmes de santé. Comment expliquer cela? Découvre cela en regardant cette vidéo.

Trouves-tu les 10 différences? Dans cette vidéo, nous comparons la situation dans deux pays en développement:

  • Cuba est célèbre pour ses excellents soins de santé publics gratuits pour la population.
  • Aux Philippines, l’accès aux soins de santé n’est pas si évident et il existe de grandes inégalités.

Découverte étape par étape
D’où vient cette si grande différence? Nous avançons petit à petit avec les travailleurs de la santé dans les banlieues de La Havane et Manille, les capitales respectives des pays traités.

Tout au long de la vidéo, il apparaît clairement que la santé est déterminée par différents facteurs. La politique de santé tient un rôle essentiel. Si le gouvernement échoue, les communautés sont prêtes à aider la population.

Comment le réseau de justice pour mineurs influence la vie de Benric

Aux Philippines, KIYO permet au Juvenile Justice Network (JJN) de mobiliser des services juridiques et de mettre en place un programme de formation sur les compétences de vie pour les jeunes victimes de violations des droits humains et / ou économiquement défavorisés. Le Bureau juridique des enfants, partenaire local de KIYO, partage avec nous l’histoire de Benric, considéré comme enfant en conflit avec la loi.