Lutter contre la division imposée par l’occupation

Le peuple palestinien vit sous occupation israélienne depuis plusieurs décennies. Les politiques d’apartheid mises en place par Israël ont profondément marqué le mouvement social palestinien et ont entraîné énormément de division politique, sociale, géographique et religieuse en son sein. Or, plus que jamais, le peuple palestinien a besoin d’unité pour lutter pour le respect de son droit à l’auto-détermination. 

L’accès aux soins de santé, partout et pour toutes

En 2019, le réseau de jeunes pour le droit à la santé a décidé de mettre en place une mobilisation de tous ses membres lors de la journée internationale de la jeunesse. En groupes, ils se sont rendus à 3 points de passage pour demander le respect de l’accès aux soins de santé pour tou.te.s les Palestinien.nes. Ceux et celles de la bande de Gaza qui voient leurs permis de sortie pour se soigner diminuer drastiquement depuis plusieurs années. Ceux et celles de Cisjordanie qui font face à des nombreux obstacles sur leur route pour atteindre un centre de santé ou un hôpital. Ceux et celles de Jérusalem-Est dont l’accès aux soins est conditionné par le permis de résidence et le suivi des lois israéliennes.

 

Au-delà d’une simple activité ayant lieu le même jour, à la même heure avec un message unifié, les organisations, centres et mouvements de jeunes ont démontré leur capacité de dépasser la division géographique et de lutter ensemble depuis Gaza, Jérusalem-Est et la Cisjordanie pour le droit à la santé. Ils ont ainsi pu échanger sur leurs réalités et échanger des bonnes pratiques de mobilisation sociale pour arriver à clamer un message unifié.

Cette activité rentre dans un plan plus large de plaidoyer des partenaires concernant le renforcement d’un système de santé public fort en Palestine.

 

Un camp d’été pour mieux se rencontrer

En Palestine, l’été est synonyme de rencontres chez les mouvements de jeunes.  Aux côtés de Bisan et Health Work Committees (HWC), les partenaires palestiniens de Viva Salud, ils organisent chaque année un camp réunissant une centaine de jeunes.

 

« Ce camps d’été était génial! J’ai rencontré beaucoup de jeunes de pleins d’horizons différents. Au-delà des formations et de ce que j’ai appris, il y a aussi eu des moments de rassemblement, de rire, de musique et d’émotions » – Leïla, membre d’un mouvement de jeunes de l’université de Birzeit.

 

Au programme : des rencontres, des formations sur le leadership, une meilleure connaissance de leurs droits socio-économiques et des déterminants sociaux de la santé et enfin, une opportunité de réfléchir à comment mieux s’organiser. Il y a aussi eu des moments de détente autour de musiques arabes, de cours de Dabkeh (danse nationale palestinienne) et de repas collectifs.

 

Ainsi, grâce à ce camps d’été, les leaders de mouvements de jeunes palestiniens ont une meilleure connaissance de leurs droits et de comment les défendre. Faire rencontrer des leaders de plusieurs régions de la Palestine a également pour but de créer du lien et poser les bases d’une collaboration nationale plus forte dans le futur. En effet, beaucoup d’entre eux ne se rencontreraient jamais. Israël empêche les habitantes de Cisjordanie de se rendre à Jérusalem, hormis quelques exceptions. Leurs contextes sont complètement différents et les types d’oppression auxquels ils font face également. Ce camp d’été est une occasion pour ces leaders de jeunes d’apprendre à se connaître, à comprendre les environnements de chacun.e.s et renforcer leur sentiment d’identité palestinienne.

 

Nous sommes convaincus qu’un mouvement social palestinien fort, uni et incluant toutes les couches sociales, les genres et les différentes générations, est un mouvement qui peut faire basculer les relations de pouvoir du côté de la justice sociale et en faveur des segments les plus vulnérables de la société palestinienne.

Gaza : Des jeunes en action pour de l’eau propre dans leur communauté

La combinaison des inondations hivernales et des pénuries chroniques d’eau potable tout au long de l’année pousse les jeunes de Gaza en action. Ils ne se laissent pas décourager et se mobilisent aux côtés de la population de leur quartier.

En hiver, il y a souvent de fortes précipitations dans la bande de Gaza ce qui conduit souvent à des inondations dans les rues de certains quartiers. A cela s’ajoute une pénurie d’eau potable en raison de la haute pollution des eaux souterraines et du manque d’infrastructures fonctionnelles pour produire de l’eau potable. Dans les deux cas, le blocus qu’Israël impose à la bande de Gaza (avec la complicité de l’Egypte) depuis 12 ans est en grande partie responsable.

 

Des jeunes de Gaza mènent une campagne dans leur quartier avec la devise « Une citerne propre pour une eau propre »

 

Après les fortes pluies de 2018, des jeunes engagés auprès du partenaire de Viva Salud Union of Health Work Committees se sont mobilisés afin de demander aux autorités de nettoyer les rues et mettre en place des solutions durables et ainsi éviter de futures inondations. Grâce à leur motivation et les dialogues qu’ils ont mené avec les autorités compétentes, les jeunes ont réussi à faire bouger les choses ! Les autorités ont drainé l’eau avec le soutien des jeunes et des habitants du quartier. Ils ont ensuite mis en place un système de récupération de l’eau de pluie afin que celle-ci soit redirigée vers les terres agricoles et puissent servir aux fermiers en période de sécheresse.

Ce n’est pas tout. Les jeunes ont mené une campagne de sensibilisation « Une citerne propre pour une eau propre » qui avait pour but de pousser les familles à bien nettoyer leurs citernes pour que l’eau qui y est stockée ne devienne pas sale et dangereuse pour la santé. Pour s’assurer du suivi de la campagne et de la qualité de l’eau dans le quartier, les jeunes ont créé une page Facebook avec les habitants des communautés. Cette page est très active et leur permet d’échanger sur les problèmes rencontrés dans le quartier et de trouver des solutions tous ensemble.

Inès, actrice de changement au sein de la jeunesse palestinienne

Voici le témoignage d’Inès qui démontre combien devenir acteur de changement, s’investir au sein d’un mouvement et être reconnue au sein du mouvement social est important pour la jeunesse palestinienne.

Je m’appelle Inès et j’ai 19 ans. Je suis étudiante à l’université de Birzeit en économie et je suis également membre d’un mouvement d’étudiants de mon université.

 

Je viens d’une famille engagée, ma grande sœur Lama par exemple est animatrice de « Radio No Frequency » qui fait des satyres politiques radiophonique sur la Palestine. Elle a déjà voyagé plusieurs fois en Europe dont en Belgique pour sensibiliser le public européen aux réalités de l’occupation. Avec elle comme exemple, j’ai décidé de m’engager et d’œuvrer pour la libération nationale.

 

J’ai suivi plusieurs formations et participé à plusieurs activités de volontariat organisées par l’ONG Bisan. J’ai ainsi appris à mieux m’exprimer en public, à tenir des réunions, à faire une cartographie des problèmes auxquels les jeunes sont confrontés dans mon environnement proche et à les mobiliser pour trouver des solutions.

 

En novembre 2018, Yasmine de Bisan m’a proposé de participer à l’Assemblée générale du Mouvement Populaire pour la Santé à Dakha, au Bangladesh. C’est une formidable opportunité pour une jeune étudiante comme moi mais cela m’a aussi rendu fière de moi.

 

Yasmine m’a demandé de présenter un atelier sur les conditions de santé des prisonniers politiques palestiniens. Ce thème est important pour moi car je connais beaucoup de jeunes qui sont détenus en prison administrative, certains depuis plusieurs années. Pendant l’atelier, je me suis rendue compte que beaucoup de personnes sont solidaires avec la Palestine et qu’ils veulent savoir comment soutenir notre droit à l’auto-détermination depuis chez eux.

 

Au final, mon engagement dans mon mouvement et ma présentation à Dakha m’ont fait réaliser qu’en tant que jeunes, nous avons un énorme potentiel pour amener le changement en Palestine. Pour ma part, je me sens prête !

Palestine : lutte pour une assurance santé pour tous

La situation sanitaire des Palestiniens est fortement impactée par l’occupation militaire israélienne. Il existe cependant des choix que l’Autorité Palestinienne peut faire pour améliorer le système sanitaire.

Dépendant des soins de santé israéliens

L’accès aux services de santé est limité à cause de problèmes aux checkpoints, ou parce qu’il est interdit de construire des hôpitaux dans certaines régions. L’accès aux médicaments de base et à l’équipement médical est limité parce qu’Israël en complique ou en retient l’importation.

De ce fait, de nombreux Palestiniens dépendent des soins de santé israéliens pour certains traitements mais ne reçoivent pas toujours les autorisations de déplacement nécessaires (à Gaza, 39% des demandes ont été refusées en 2018, 18% l’ont été en Cisjordanie).

 

Enquêtes nationales

Il existe cependant des choix que l’Autorité Palestinienne peut faire pour améliorer le système sanitaire. C’est pour cela que les partenaires palestiniens de Viva Salud ont organisé en 2019 une vaste enquête sur l’assurance santé nationale pour déterminer si celle-ci répond aux standards internationaux et dans quelle mesure les Palestiniens en bénéficient et sont satisfaits des soins de santé publics.

Bisan, qui soutient les mouvements de jeunes, a participé à l’enquête. Ils ont organisé des discussions en groupes avec des jeunes dans cinq villes.

 

Travailler à des soins de santé publics accessibles et de qualité

Les résultats de l’enquête ont montré que plus de 60% des Palestiniens ont une assurance santé nationale mais que la moitié d’entre eux ne veulent pas la prolonger en raison de son coût. Plus de la moitié des Palestiniens bénéficiant de ce genre d’assurance vont dans des hôpitaux privés et trois quarts chez des médecins privés, même si ceux-ci sont plus chers. Cela montre qu’il y a encore du pain sur la planche pour ce qui est d’améliorer l’accessibilité et la qualité des soins de santé publics.

La plateforme sur la protection de l’enfance crée sa propre base de données pour faire le plaidoyer d’une approche droit

Pour pouvoir faire un plaidoyer basé sur des preuves et des faits probants, la Plateforme Convention Droits de l’Enfant Maroc (PCDE) a créé sa propre base de données sur la situation de l’enfance au Maroc.  

La Plateforme Convention Droits de l’Enfant Maroc (PCDE) est un réseau d’organisations de la société civile œuvrant au Maroc dans le domaine de la protection de l’enfance. Amane, partenaire de KIYO est un membre très actif de cette plateforme. Ses membres se sont également réunis pour suivre et appuyer la mise en œuvre de la Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc, en accord avec les principes énoncés dans la Convention internationale des droits de l’enfant. La plateforme et ses membres visent à améliorer les conditions des enfants en situation de vulnérabilité (enfants sans protection familiale, en situation de handicap, en détresse, exploités, sans papier, migrants, victimes de violence, et tout autre type de vulnérabilité) et de leurs éventuelles familles.

 

Des données fiables, cohérentes et actualisées sur la situation des enfants sont très peu disponibles au Maroc. Pour combler ce vide, la PCDE a construit une base de données « Atal Data » pour pouvoir ressortir des données sur la situation de l’enfance au Maroc. Les membres de la Plateforme fournissent des données dans les différentes thématiques (libertés et droits civils, violences à l’égard des enfants, milieu familial et protection de remplacement, mesures spéciales de protection, santé et handicap et éducation, loisirs et activités culturelles). Ces informations se trouvent dans la réalité de leurs interventions.

 

L’analyse des données récoltées sert de base pour la rédaction d’un Rapport Alternatif pour le rapportage périodique du Maroc au Comité de droits de l’enfant à Genève. Chaque association peut également utiliser les données qu’elle aura saisies pour son propre plaidoyer afin de rendre celui-ci plus solide et plus efficace. Amane, en concertation avec ses partenaires, a aussi élaboré un guide plaidoyer, y inclus un cahier pour les jeunes, afin de faciliter ce travail de plaidoyer.

 

Cette base de données permet à la plateforme et aux organisations de la société civile de faire un plaidoyer sur la base de données qui reflètent la réalité et qui aide à analyser les causes structurelles des injustices et des violations des droits. Les droits des enfants sont la base de leur analyse de l’inégalité et de l’injustice. Ce modèle permet d’identifier des détenteurs de droits dont les droits sont violés et des titulaires d’obligations responsables et de ce qui est nécessaire pour initier un changement. Le cadre normatif de la Convention internationale des droits de l’enfant leur permet d’analyser la situation de l’enfance d’un point de vue des droits non respectés plutôt que d’un point de vue de besoins à satisfaire. 

Des enfants malentendants au Maroc qui s’expriment sur leurs droits

Une approche interactive qui permet en même temps l’empowerment des enfants malentendants et la sensibilisation de leur pairs entendants.

Les enfants victimes de handicaps sont davantage vulnérables que les autre aux risques de non-respect de leurs droits. Parmi eux, les enfants malentendants au Maroc, ne bénéficient pas des mêmes « chances » pour se développer que les autres enfants. Cette discrimination constitue une atteinte manifeste aux droits de l’enfant, portant notamment préjudice à leur développement socioéconomique.

 

Les enfants sourds et muets éprouvent des difficultés de perception de soi notamment en raison de leurs grandes difficultés à communiquer, à faire valoir leurs qualités, à se faire accepter, à assumer leur différence et à occuper un rôle actif dans la société. Ils restent très dépendants de leurs proches. Ils sont également victimes de préjugés sociaux. La surdité est un handicap invisible sur lequel très peu d’informations sont disponibles. En outre, il existe encore très peu de services adaptés aux enfants malentendants.

 

L’association ATTAWASOL pour les enfants malentendants, partenaire de KIYO, organise des séances de sensibilisation d’autres enfants entendants au sein de leurs écoles par des enfants malentendants. Des outils interactifs sont utilisés pour favoriser l’échange entre les enfants. L’objectif est de sensibiliser les élèves entendants à la surdité (partielle et totale) pour d’une part lutter contre les stéréotypes et la discrimination et, d’autre part leur faire intégrer implicitement la notion de la cohésion sociale et le respect de la dignité humaine de tous les individus quel que soit leur statut, leur état ou leur niveau scolaire.

 

La notion de handicap et de différence sont discutés à travers un dessin animé sur un enfant sourd qui se trouve dans une situation reconnaissable et les enfants en discutent ensemble. Après, ils échangent sur leurs aspirations et souhaits pour le futur et découvrent qu’ils ont parfois les mêmes rêves, qu’ils veulent exercer la même profession. Ensuite, un enfant sourd et un enfant entendant essaie de dialoguer pour comprendre qu’il est important de connaître la langue des signes pour pouvoir vraiment communiquer. Ensuite, ils sont initiés à la langue des signes pour permettre un petit échange. Les enfants malentendants animent en partie la séance. Ils sont amenés à s’exprimer et à témoigner auprès des enfants n’ayant pas ce handicap, ce qui leur permet de renforcer leur confiance en leurs capacités. 

Ces échanges rapprochent les enfants les uns des autres dissipant les différences et les a priori et renforcent leur confiance et leur ouverture d’esprit tout en développant une prise de conscience sur le notions d’égalité créant un terreau favorable au développement basé sur les droits.

Des droits pour les enfants sans identité au Maroc

La société civile et le gouvernement marocain en dialogue pour assurer les droits des enfants nés de mères célibataires.

Au Maroc, les enfants nés de mères célibataires, sont souvent des enfants issus de grossesses non désirées et qui subissent une discrimination sociale grave, spécifique au statut de leur mère célibataire dans un environnement de prescription religieuse (dans laquelle la sexualité s’exerce exclusivement dans le cadre recommandé du mariage en dehors duquel la chasteté s’impose) et d’ordre social et culturel bien spécifique.  

 

Les mères célibataires et leurs enfants sont les proies de toutes les formes de violence et de discrimination. Les enfants sont voués à l’abandon social, par leurs familles et parfois leurs mères, et en tous les cas, n’échappent pas au bruit infernal de son origine « hrami », sur le chemin les destinant à la révolte, la violence et la délinquance. En outre, nombreux de ses enfants ne seront pas en ordre d’actes de naissance et ou de nom de familles et n’accèdent pas aux services de base comme les soins de santé ou l’éducation. Cette discrimination constitue une atteinte manifeste aux droits de l’enfant, portant notamment préjudice à leur droit d’exister, d’être protégé et de porter un nom.

 

De la base, l’organisation partenaire de KIYO, KARAMA pour le Développement de la Femme (KPDF), répond aux besoins de base des mères célibataires et de leurs enfants à travers un service d’accueil intégral (renforcement de capacités, accompagnement social, juridique, etc).  Egalement, à travers une approche davantage holistique de droits avec des activités de plaidoyer et de sensibilisation, l’organisation plaide en faveur des droits de la filiation parentale des enfants nés de mères célibataires. 

 

Ainsi, en réponse au récent procès susceptible de faire jurisprudence en matière de droits d’un enfant né de mère célibataire, KPDF a organisé un séminaire consacré à la discussion du droit de l’enfant né d’une mère célibataire à avoir une identité et bénéficier de tous ses droits fondamentaux.  Afin de catalyser la réflexion participative et la prise de décision, les titulaires d’obligation du Ministère de la Justice et du Ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement Social et des acteurs de la société civile ont également activement participé.

Protéger les enfants sans identité et leur garantir tous leurs droits est une responsabilité que nous devons tous assumer. Dans ce sens, l’Etat, les organisations gouvernementales et non gouvernementales, les acteurs de la société civile sont tous chargés de veiller à rendre justice à cette catégorie d’enfant.

Travailler à l’inclusion des femmes dans le monde agricole au Mali

Les partenaires de Solidagro au Mali veulent promouvoir la parité homme femme par tous les moyens et à tous les niveaux de façon inclusive. Fatouma témoigne des conséquences de ces actions sur la vie de sa famille et de sa communauté.

Je m’appelle Fatouma et j’habite dans un petit village du Mali. Je suis âgée de 42 ans, mariée et mère de 7 enfants. Je vis dans une famille polygame. Je suis membre de l’organisation communautaire de base (OCB) Molibémo.

Grâce aux actions entreprises par les partenaires de Solidagro, j’ai compris la nécessité d’appartenir à une organisation pour s’épanouir, la nécessité d’établir un dialogue permanent entre l’homme et la femme pour assurer le bien-être du ménage. Aussi, j’ai pu me rendre compte de l’existence d’une politique agricole au Mali, son fonctionnement et ses champs d’applications.

Depuis le démarrage de ce projet, un changement considérable s’est fait sentir dans ma vie de façon spécifique et dans la vie de ma communauté en général. Grâce à l’allègement de mes tâches domestiques, je peux participer plus activement aux débats sur les problèmes et projets de société qui nous concernent.

 Les partenaires de Solidagro au Mali mettent l’accent sur l’amélioration de la condition des femmes par des actions positives visant à promouvoir la parité homme et femme à tous les niveaux et de façon inclusive. Une attention particulière est accordée à la participation des femmes aux activités (adaptation des heures) et aux débats (distribution de la parole) mais aussi au fait que les femmes aient un accès égal aux appuis prévus, ainsi qu’aux retombées du projet mené par les partenaires de Solidagro. Aussi, les formations données aux femmes sur le genre, le leadership féminin, le plaidoyer et les différentes séances de sensibilisation des propriétaires terriens ont permis aux femmes, non seulement d’accéder aux terres, mais également de renforcer leur confiance en soi, leur représentativité dans les comités de gestions et les instances de prises de décision mais aussi d’augmenter leurs capacités de négociation avec les hommes.

La question de l’accès des femmes à la terre a été dénoncée par les deux partenaires maliens dans leur zone d’intervention auprès des propriétaires terriens. Le plaidoyer a permis d’obtenir des prêts de terre aux femmes pour les cultures pluviales et pour ce qui concerne les sites maraichers, la commune elle-même s’est engagée à céder des terres aux femmes.

La Loi d’Orientation Agricole au Mali, connaitre les responsables pour mieux les interpeller

Au Mali, les partenaires de Solidagro ont fait connaitre la loi qui régit le travail des organisations communautaires de base, la Loi d’Orientation Agricole. Cela a permis aux membres de ces organisations de dialoguer avec les responsables des obstacles qu’ils rencontrent et à trouver ensemble des solutions.

La Loi d’Orientation Agricole

Au Mali, le droit à l’alimentation est loin d’être réalisé. Pour bien adresser les raisons fondamentales de cette non-réalisation et de sa violation, les partenaires de Solidagro (GAAS/Mali et ARAFD) ont organisé des ateliers pour d’une part faire connaitre aux membres des organisations communautaires de base (OCB) la Loi d’Orientation Agricole (LOA) et d’autre part identifier les obstacles qui empêchent sa bonne mise en œuvre.

La LOA constitue le document de référence des politiques et stratégies à long terme du pays dans le domaine de l’agriculture. Parmi ses objectifs, il y a la promotion économique et sociale des populations en milieu rural, la souveraineté alimentaire du pays et la réduction de la pauvreté rurale.  Les membres des OCB, à travers l’appropriation de cette loi, se sont rendus compte que ce cadre leur permet d’être reconnus comme des interlocuteurs légitimes de l’Etat ainsi que dans le dispositif de suivi-évaluation des politiques agricoles. Mais cette responsabilisation n’a pas suffisamment été accompagnée par l’Etat.

 

Titulaires d’obligation responsables

Les ateliers d’échange autour de cette Loi ont été le tremplin pour analyser les raisons de sa non-application. La responsabilité des titulaires d’obligations par rapport au non-respect de l’implication des OCB paysannes et au droit à l’alimentation des communautés a été mise en exergue. Des actions de plaidoyer ont ensuite été organisées par les détenteurs de droits en direction des responsables communaux et des services techniques locaux qui ont été identifiés comme les premiers titulaires d’obligations, responsables de la non-application de la LOA.

 

Cadres de concertation

Suite à ce plaidoyer, des cadres de concertation entre les autorités communales, les services techniques déconcentrés et les OCB ont été organisés. Ces cadres ont permis aux OCB de montrer leur travail actuel, de faire le point sur les difficultés rencontrées et de préciser ce qui est attendu de l’Etat et des collectivités dans la résolution de ces problèmes. Les acteurs même ont poussé à mettre en place les instruments de la LOA, ce que l’Etat n’a pas fait.

 

OCB et réseautage

Pour contribuer à améliorer les capacités des détenteurs de droits à connaitre leurs droits, à être à même de les exiger et de les voir se réaliser, les partenaires maliens ont organisé des rencontres entre les OCB sur le travail en réseau. Des OCB avec lesquelles Solidagro travaille ont ainsi rejoint divers réseaux existants et/ou se sont regroupées en unions.

La participation des enfants dans leurs communautés

Le Burundi fait partie des pays qui ont souscrit à la Convention Internationale relative au droit de l’enfant. Cette convention mentionne spécifiquement le droit des enfants à la participation dans la prise de décision les concernant.  Mais comment cette participation se manifeste-t-elle concrètement ? 

KIYO en partenariat avec L’association Jumelage Jeunesse pour le Bien Etre des enfants et des jeunes met en place des ‘clubs d’enfants et des jeunes’. Après une formation sur les droits de l’enfant, les membres des clubs d’enfants et des jeunes mettent en place des plateformes communales pour agir sur les questions problématiques relatives aux droits de l’enfant et influencer les décisions relatives aux droits de l’enfant.

 

Quelles sont ces plateformes ?

Les plateformes sont des cadres de rencontres des représentants des clubs d’enfants et des jeunes au niveau communal pour rassembler les cas de violation de droits de l’enfant dans leurs communautés en vue de les soumettre aux décideurs pour une amélioration des conditions.

 

Que font-elles ?

Ces plateformes communales analysent les actions appropriées à mener et coordonnent les activités communautaires des enfants.

Ensuite, ces plateformes communales mettent en place les plateformes zonales pour faciliter la communication sur toute l’étendue de la commune et enfin, elles choisissent un jour par mois de réunion pour échanger sur les cas déjà identifiés visant à nourrir leurs actions de plaidoyer communales.

 

Quelles actions de plaidoyer sont faites par les membres des plateformes ?

  • Après la collecte des cas de violation des droits de l’enfants dans leurs communautés, les membres des plateformes définissent les actions de plaidoyer ;
  • Ils consignent dans des lettres à adresser aux décideurs/ autorités concernés les cas de violations des droits de l’enfant constatés ;
  • Ils demandent des audiences auprès des autorités/ décideurs concernés pour présenter ces cas. Les autorités concernées étudient les cas présentés et identifient les solutions à y apporter.

A travers les clubs des enfants et des jeunes, les enfants renforcent leurs connaissances par la restitution des thématiques liées aux droits de l’enfant auprès des membres de leurs communautés après les formations qu’ils ont suivies. Ils sensibilisent également leurs pairs et les membres de leurs communautés grâce à des petites pièces de théâtre.