Le cirque social, vers un changement personnel et social

« Se Essa Rua Fosse Minha » (SER) signifie littéralement « Si c’était ma rue » en portugais. Cette organisation partenaire locale de KIYO donne des opportunités aux jeunes de Rio De Janeiro à travers leur cirque social, une manière originale de responsabiliser les jeunes.

Cirque social?

SER se concentre sur les enfants et les jeunes des bidonvilles qui sont exclus de l’enseignement ordinaire et qui n’ont guère de possibilités de loisirs. Le cirque social permet de travailler avec ces enfants et jeunes sur les droits et l’empowerment des enfants de manière ludique, inclusive et accessible. SER rend les thèmes sociaux difficiles (comme la discrimination, l’identité, l’environnement) discutables parmi les jeunes. De cette manière, ils apprennent les uns des autres et sont plus forts dans la société: les enfants et les jeunes deviennent des leaders qui travaillent également sur les droits des enfants et l’empowerment en dehors du cirque: « ser multiplicador »: l’effet multiplicateur. SER s’attaque aux inégalités et tente de briser le cercle vicieux de la pauvreté.

 

Paulo Freire et Augusto Boal

A la base de la méthodologie du cirque social au Brésil se trouvent deux grands « penseurs et faiseurs », Paulo Freire et Augusto Boal. Ils ont considéré que l’approche des processus de changement social au Brésil était réalisable grâce à une approche pédagogique qui aide les individus à devenir des acteurs centraux de la prise de conscience personnelle et collective de leurs droits. Cette prise de conscience et cet empowerment à grande échelle amélioreraient donc la société, réduiraient les inégalités sociales, assureraient l’inclusion et la participation de tous, en tant que gardienne de la démocratie et garantie de tous les droits de l’homme.

 

Concrètement ?

Les ateliers eux-mêmes comprennent des exercices pratiques où chaque enfant ou jeune peut suivre son propre rythme. Ils passent par un cycle d’exploration des différents numéros de cirque, des exercices au sol aux acrobaties en hauteur plus avancées, en fonction de leurs propres préférences et motivation. La différence avec le cirque ordinaire est que les différentes techniques sont utilisées pour poursuivre le changement personnel et social dont rêve le participant:

  1. LES EXERCICES AU SOL renforcent la confiance et le courage. C’est la base à partir de laquelle il faut commencer la planification et le changement. Les jeunes sont encouragés à oser décoller, puis à atterrir fermement les pieds sur terre à nouveau.
  2. JONGLER, c’est se concentrer et se concentrer sur ce qui est vraiment important dans la vie, pour oser et pouvoir maintenir ensemble un engagement solidaire.
  3. Le MONOCYCLE stimule la coordination et les mouvements fluides dans l’espace, grâce auxquels les jeunes peuvent promouvoir des droits pour eux-mêmes et pour les autres. Cela signifie également apprendre à vivre une vie équilibrée.
  4. Le TRAMPOLINE travaille sur la décision. Il permet aux jeunes de voler, d’oser prendre des décisions, d’analyser les risques. Ils apprennent qu’aucune illusion ou drogue n’est nécessaire pour décoller et se sentir libre.
  5. Les ACROBATIES et le TRAVAIL AERIEN renforce la confiance à un niveau supérieur, afin que les jeunes aient des « ailes » pour élaborer leur projet de vie et participer à un projet de changement social. Sur le plan moteur, il nécessite un fort développement du tronc et des muscles abdominaux car ils doivent soutenir tout le corps. Le monde adopte une perspective différente de la vie d’en haut. Vouloir s’attaquer au monde est ici primordial: oser prendre des risques, repousser les limites et travailler ensemble.

Act for (y)our rights, un concept de week-end de formation en Belgique

C’est en nous mobilisant, tous et toutes, que nous parviendrons à un réel changement de système qui met l’humain et la planète au centre des préoccupations et pas le profit.  

Act for (y)our rights, voilà un titre de week-end de formation interpellant. Partout dans le monde, les droits humains sont encore toujours violés. En effet, bien que les droits essentiels soient reconnus dans de nombreuses Constitutions de par le monde, beaucoup de personnes n’en jouissent malheureusement pas. Pourquoi ? Le droit à la santé, à l’alimentation ou encore les droits de l’enfant sont, entre autres, définis par les circonstances dans lesquelles nous naissons, grandissons, vivons, travaillons et vieillissons. Lorsque nous voulons nous attaquer à ces droits, nous devons avant tout nous attaquer aux différentes causes structurelles qui sont à l’origine de ces violations des droits humains: mauvaises conditions de travail, des politiques socio-économiques injustes, des politiques agricoles non durables, accès inégal à une éducation de qualité …

C’est là que nous avons besoin de changemakers fort.e.s et bien outillé.e.s. La mobilisation de la société civile et des mouvements sociaux est plus que nécessaire si nous voulons faire valoir nos droits ainsi que ceux des autres.

C’est dans cet esprit que KIYO, Solidagro et Viva Salud ont organisé ce week-end de formation afin de renforcer tant au niveau de leurs connaissances que de leurs compétences les individus et membres d’organisations sociales qui ont envie de se mobiliser pour changer les choses.

Des témoignages d’actions de mobilisation en Palestine et en Belgique et la présentation d’outils pour des actions de mobilisation et des campagnes ont permis aux participant.e.s d’acquérir de solides connaissances de base sur les mécanismes de l’injustice sociale et sur la manière de revendiquer les droits humains dans un contexte où l’espace démocratique pour les mouvements sociales et les actions sociales se réduit systématiquement.

C’est en nous mobilisant, tous et toutes, que nous parviendrons à un réel changement de système qui met l’humain et la planète au centre des préoccupations et pas le profit. 

 

Témoignage de Staf Vanduffel, participant du week-end “Act for (y)our rights” 2019 :

« Avant de participer à cette formation, je ne connaissais pas Solidagro, Viva Salud et KIYO et je n’avais jamais entendu parler des « changemakers » ou du concept d’empowerment. Pour moi, le week-end a été une véritable « bombe d’information ». (…) Au cours des nombreux ateliers de Labo vzw, Tractie et d’autres, une grande attention a été accordée à l’apport personnel d’idées et d’opinions. Pendant les conférences, j’ai appris de nombreux faits nouveaux et intéressants et j’ai pris davantage conscience de ce que signifie être un activiste pour les droits humains. J’ai mieux compris la manière dont l’aide peut être apportée et la façon dont les personnes sur le terrain ont une grande influence sur la défense de leurs droits. C’est une bonne chose qu’il y ait des personnes qui s’engagent pour les droits humains et qui font non seulement leur travail, mais aussi leur passion. Pour moi, ce week-end a été une expérience très instructive et agréable ! »

Defend the Defenders : ensemble, soutenons les mouvements sociaux

Chaque année, le 10 décembre a lieu la journée des droits humains. C’est en effet à cette date que la Déclaration Universelle des Droits Humains a été adoptée en 1948. 72 ans ont passé, mais les défenseur.e.s des droits humains de partout dans le monde s’exposent toujours à de grands dangers. C’est pourquoi Solidagro et Viva Salud, avec une large coalition de syndicats et d’organisations non gouvernementales, organisent le 10 décembre l’action « Défend the Defenders » pour soutenir les mouvements sociaux et les défenseur.e.s des droits humains.

Bien que les mouvements sociaux et les défenseur.e.s des droits humains font face à la répression depuis longtemps dans certains pays, cette tendance s’est aggravée pendant la pandémie de coronavirus. La violence à l’encontre des représentant.e.s des syndicats, des organisations de défense des droits humains et de l’environnement est en augmentation dans de nombreux pays. Ces personnes sont victimes d’intimidation, de harcèlement, de fausses accusations, d’arrestations illégales, d’enlèvements et même de meurtres.

 

Les défenseur.e.s des droits humains sous pression

Bernardo Caal Xol, du Guatemala, a été arrêté il y a plus de deux ans dans sa région natale de Cobán. Des multinationales, entre autres espagnoles, sont en train de construire des barrages dans cette région, s’appropriant ainsi des terres et polluant l’environnement. En outre, les multinationales ont détourné l’eau de sorte que les villages sont confrontés à des pénuries d’eau. Bernardo a organisé les communautés indigènes locales et a, pour cette raison, été condamné à 7 ans et 4 mois de prison.

Dans le Honduras voisin, se battre pour protéger l’environnement vous met en danger de mort. Ce pays est l’un des plus dangereux pour les activistes de l’environnement. D’après Global Witness, plus de 120 militant.e.s ont été assassiné.e.s depuis 2010, tandis que d’autres sont en prison. Huit militant.e.s du village du Guapinol sont détenu.e.s depuis 2015 en raison de leur opposition à deux entreprises minières qui empoisonnent les sources d’eau pour des milliers de personnes.

La Colombie est le pays le plus dangereux au monde pour les syndicalistes et les militant.e.s des droits humains. En octobre, Jayder Quintana, militant syndical et défenseur des droits humains, âgé de 18 ans, a été assassiné. Il était membre du syndicat Fensuagro. Depuis la signature de l’accord de paix en 2016 entre le gouvernement colombien et les FARC, plus de 1000 militant.e.s ont été assassiné.e.s.

Aux Philippines, Zara Alvarez était une militante pour le droit à la santé et les droits humains. Le 17 août 2020, Zara a été assassinée brutalement en raison de son engagement dans sa communauté. Plusieurs ONG belges ont fait part de cette affaire à l’ambassadeur des Philippines. Sans la moindre réaction à ce jour.

Thierry Bodson, le président de la FGTB, et seize autres syndicalistes ont été condamnés le lundi 23 novembre 2020 pour « entrave méchante à la circulation » à des peines de prison avec sursis et des amendes allant de 600 à 4.800 euros par le tribunal correctionnel de Liège. Après la condamnation du président de la FGTB Anvers Bruno Verlaeckt il y a deux ans, cette nouvelle condamnation de syndicalistes est extrêmement préoccupante. Elle met en péril l’action sociale, le droit de grève et le droit de faire un piquet de grève. Stop à la criminalisation des mouvements sociaux.

 

Appel à la protection des défenseur.e.s des droits de l’homme et des mouvements sociaux

Par leur action, les organisateurs de Defend the Defenders font appel au gouvernement belge :

Que soient protégé.e.s les défenseur.e.s des droits humains et les mouvements sociaux, d’abord dans notre propre pays. En Belgique aussi, des syndicalistes sont victimes de licenciement ou de condamnation en raison de leur engagement, alors même que la COVID-19 a démontré l’importance d’une bonne protection des travailleur.se.s. En outre, des mouvements de protestation récents, avant et pendant la pandémie, ont fait l’objet de répressions dures. Les mouvements sociaux jouent un rôle crucial dans la protection des travailleur.se.s et la consolidation des droits humains.

Que soient protégé.e.s les défenseur.e.s des droits humains et les mouvements sociaux partout dans le monde. Nous rappelons que la situation est dramatique à cet égard aux Philippines, en Colombie, au Guatemala et au Honduras. Plusieurs organisations de la société civile belge collaborent dans ces pays avec des organisations partenaires qui font l’objet de fortes pressions. Nous vous demandons de faire part de cette situation très grave auprès des ambassadeur.rice.s des pays concernés.

Qu’une politique extérieure cohérente soit menée sur la question de la protection des droits humains. Nous trouvons inadmissible que la Belgique et l’Union Européenne concluent des accords commerciaux avec des pays comme la Colombie, qui assassine des activistes de façon systémique, ou que notre pays ait des liens commerciaux avec un pays comme l’Arabie Saoudite, qui finance le terrorisme ou normalise la coopération avec des entreprises israéliennes de défense. Et ce ne sont là que quelques exemples.

 

Plus d’infos : https://defendthedefenders2020.wordpress.com/

Action for Rights, les jeunes en action pour leurs droits

A4R promeut activement la citoyenneté mondiale auprès des élèves et les guide afin qu’ils puissent mettre en place des actions sociales et durables qui apportent des changements positifs à l’école et/ou dans la société. Cela se fait via un outil en ligne qui guide les jeunes dans la mise en place de ces actions.

Beaucoup de jeunes veulent s’engager pour une société meilleure, mais ils ne savent pas vraiment comment changer les choses, ils ne sont pas conscients de leurs droits ou pensent que personne ne croit en leur potentiel. En conséquence, beaucoup de talents sont perdus ainsi que les opportunités de faire les choses différemment. KIYO change cela en donnant aux jeunes les outils et les compétences pour agir sur les défis sociaux tels que les inégalités, le développement durable, la super-diversité, etc. KIYO met les jeunes en contact avec des jeunes ailleurs dans le monde. Un outil en ligne a été développé à cet effet (www.action4rights.be) qui permet un échange virtuel entre les jeunes, quelle que soit leur distance de séparation. Deux groupes de jeunes ou plus suivent un processus parallèle et échangent entre eux sur un défi, des solutions (possibles) et des actions sur la base de vidéos qu’ils enregistrent eux-mêmes et téléchargent dans l’outil. De cette manière, ils en apprennent davantage sur le contexte d’un autre pays, sur la manière dont les jeunes ailleurs dans le monde défendent leurs droits et ils peuvent fournir des commentaires et s’inspirer mutuellement pour agir. Ces différentes sessions sont données aux jeunes à partir d’une vision sur l’empowerment développée par KIYO. Les jeunes sont sensibilisés à leurs droits et découvrent leur potentiel et leurs talents. Les jeunes ont leur mot à dire au cours des activités et peuvent donner leur avis. Tout cela se passe également dans un environnement sûr où les jeunes se sentent à l’aise de donner leur avis. Enfin, ils développent également différentes compétences au cours de ce processus (communication, organisation, collaboration, …).

 

En 2019, un groupe d’étudiants à Anvers a lancé le processus Action4Rights simultanément avec un groupe de jeunes à Rio de Janeiro. Dans une première phase, ils ont identifié certains défis et ont ensuite échangé des vidéos sur leurs solutions/actions. Les jeunes d’Anvers et de Rio de Janeiro ont également échangé sur leurs impressions à travers des vidéos qu’ils avaient réalisées eux-mêmes. Il était intéressant de voir que 5 des 6 problèmes choisis par les jeunes étaient similaires à Anvers et à Rio de Janeiro (environnement, accès à la culture, discrimination, …). Cela rend l’universalité du cadre juridique claire pour les jeunes (par opposition aux besoins locaux), et aussi le fait qu’ils puissent y faire quelque chose. Les jeunes ont partagé les actions suivantes: enregistrer une vidéo sur la violence à l’école; concevoir un panneau à l’école sur la non-discrimination; organiser un petit-déjeuner pour lutter contre la solitude à l’école, emmener les jeunes découvrir la culture et offrir des loisirs, nettoyer les plages de Rio et réutiliser les déchets; à travers des performances artistiques, discuter du problème du sexisme au sein des familles, organiser des séances de débat sur le racisme, lancer une campagne en ligne sur la violence envers les jeunes. La crise du corona a mis un terme à la mise en œuvre effective des actions, mais ce processus se poursuivra à l’avenir, également avec d’autres groupes de jeunes. De cette manière, KIYO veut encourager autant de jeunes que possible à endosser une citoyenneté mondiale active.

 

Les jeunes de Courtrai s’en mêlent

« Jong Kortrijk Spreekt » est un processus de participation lancé par KIYO, en collaboration avec Plan International Belgique et la Coalition pour les droits de l’enfant de Flandre et la ville de Courtrai. L’initiative du processus participatif a commencé lorsque l’école Athena Campus Drie Hofsteden a rejoint le projet « School for Rights » en 2017 et s’est efforcée d’inclure de plus en plus les droits de l’enfant dans sa politique scolaire.

Au cours de l’année scolaire 2018-2019, le campus Athena Drie Hofsteden a souhaité se concentrer sur la participation des étudiants, non seulement dans la politique de l’école mais aussi dans la politique de la ville de Courtrai. Une classe de 20 étudiants (16-19 ans) a été initiée à la politique de Courtrai. Au cours de trois sessions préparatoires, les étudiants ont comparé la politique de l’enfance et de la jeunesse de Courtrai avec leur propre expérience de la ville et ont identifié cinq thèmes prioritaires autour desquels ils souhaitaient formuler des points d’action: diversité, mobilité, ville verte, espace public et événementiel.

La ville de Courtrai a également lancé un certain nombre de projets préparatoires sur la participation des jeunes. Ils ont organisé diverses enquêtes en fonction du nouvel accord administratif et du plan d’action pour une ville amie des enfants et des jeunes. Pour conclure les différentes initiatives de participation à Courtrai, le cabinet du citoyen « Jong Kortrijk Spreekt » a été organisé en mai 2019. A cet effet, KIYO, Plan International Belgique, la Coalition pour les droits de l’enfant et la ville de Courtrai ont uni leurs forces. Les résultats des projets préparatoires de la ville de Courtrai et les cinq thèmes prioritaires ont été utilisés pour le cabinet des citoyens « Jong Kortrijk Spreekt ». 60 élèves de sept écoles de Courtrai différentes ont participé et ont rédigé leur propre rapport alternatif sur la politique de la jeunesse de Courtrai. Ensemble, ils sont allés à la recherche de points d’action concrets pour les cinq thèmes prioritaires, qu’ils ont présentés aux responsables politiques locaux.

Au cours de la matinée, les 60 étudiants ont participé à cinq tables thématiques et ont été guidés par un modérateur et des experts pour arriver à des points d’action pour la ville pour chaque thème, en utilisant une méthodologie spécifiquement développée à cet effet. Dans l’après-midi, deux porte-parole de chaque groupe thématique se sont entretenus avec les échevins de Courtrai. Les jeunes ont présenté un certain nombre de propositions concrètes qui ont été discutées en plénière, en présence des employés de la ville, des enseignants et de tous les autres élèves des différentes écoles. Les échevins ont répondu aux recommandations et ont indiqué ce qu’ils pensaient être réaliste ou non. Un jeune qui ose à peine parler en classe au début d’une trajectoire, puis qui, à la fin de la trajectoire, entre dans un débat avec des politiciens sur scène, c’était un exemple très fort d’empowerment dans la trajectoire « Jong Kortrijk Spreekt ».

Avec « Jong Kortrijk Spreekt », la ville de Courtrai veut s’assurer que la voix de tous les mineurs soit représentée dans le plan d’action de la ville amie des enfants et des jeunes. Ce faisant, la ville s’engage pour la pleine citoyenneté des enfants et des jeunes en augmentant la participation politique et l’impact des enfants et des jeunes. « Jong Kortrijk Spreekt » a débouché sur 25 points d’action concrets répartis parmi les cinq thèmes. De plus, les jeunes ont formulé un engagement personnel pour chacun des cinq thèmes. En juin 2019, la ville de Courtrai a examiné comment les 25 points d’action pourraient être exprimés dans le plan d’action de la ville amie des enfants et des jeunes.

Kelly Detavernier, conseillère en éducation à ville de Courtrai: « Les écoles sont fermement engagées envers les valeurs sociales qui vivent parmi les élèves et sont pleinement engagées en faveur de l’écologie et de la durabilité. En discutant directement avec les étudiants, nous avons l’opportunité en tant que conseil d’écouter également leur voix et de découvrir de nouvelles opportunités. »

 

Regardez la vidéo de l’événement 

Du voyage de solidarité aux actions solidaires

Voir de ses propres yeux des injustices et des violations des droits humains fait naître une volonté profonde d’agir en solidarité avec les peuples qui les subissent, notamment à travers des campagnes internationales portées par les mouvements sociaux de ces pays. C’est ce que Viva Salud a constaté après de nombreux voyages de solidarité dans ses pays partenaires, notamment en Palestine. 

Les voyages de solidarité : être témoin d’injustices

Depuis plusieurs années, Viva Salud organise des voyages de solidarité en Palestine à destination de membres déjà engagé.e.s dans des mouvements sociaux, comme Comac, RedFox, Intal et Médecine pour le Peuple (MPLP).

Pendant ces voyages, les participant.e.s sont des témoins direct.e.s des violations de droits humains commises par l’occupation israélienne à l’encontre du peuple palestinien. Ils ont l’occasion de mieux comprendre le contexte de la résistance palestinienne contre les politiques de colonisation israélienne, les différentes formes de répression à l’encontre du mouvement social palestinien, d’aller à la rencontre d’acteurs et actrices de terrain qui luttent pour la libération de leur peuple et de leurs terres.  

> Regarder le témoignage de Comac

 

Échanger de bonnes pratiques et se renforcer mutuellement

C’est aussi un bon moyen d’échanger de bonnes pratiques sur les luttes menées en Palestine et en Belgique ainsi que de se renforcer les un.e.s et les autres : Comment mieux s’organiser et mobiliser le plus de monde possible ? Quelles techniques mettre en place pour être visible ? Comment forcer les décideur.e.s politiques à écouter nos revendications ? Comment rester ancré dans les luttes locales tout en faisant des connections avec des luttes plus globales? Comment avoir un impact clair et concret ? Comment maintenir l’engagement des membres du mouvement ?

Et comment mieux mener des campagnes de solidarité ici en Belgique avec le peuple palestinien ?

 

La solidarité internationale avec le peuple palestinien

Plusieurs des mouvements avec lesquels Viva Salud collabore sont très actifs sur des campagnes internationales de solidarité avec le peuple palestinien et défendent le principe simple selon lequel les Palestinien.ne.s ont les mêmes droits que le reste de l’humanité. Aux côtés du mouvement social palestinien, ils appellent à imposer une pression non violente sur Israël, jusqu’à ce que celui-ci respecte le droit international et mette fin à l’apartheid et à l’occupation. 

 

La campagne contre l’Eurovision en Israël

En 2018, la chanteuse israélienne Netta remportait le concours Eurovision de la chanson. « L’année prochaine, nous fêterons ensemble la diversité à Jérusalem ! » a-t-elle déclaré fièrement. Cette déclaration choquante pour qui connaît le contexte de colonisation israélienne en cours à Jérusalem, s’inscrit dans la volonté d’Israël de redorer son image et d’être considéré comme un État « comme les autres ». Mais Israël n’est pas un État comme les autres. Depuis plus de 70 ans, Israël colonise la Palestine, oppresse son peuple et a mis en place un système d’apartheid.

Pour le mouvement social palestinien et ses allié.e.s, il était moralement et politiquement inacceptable que le concours Eurovision de la chanson se déroulerait en Israël. Une campagne internationale de boycott a donc été lancée.

De nombreuses actions ont été organisées dans plusieurs pays européens dont une grande action en Belgique le 14 mai 2019. Les militant.es ont installé des checkpoints symboliques à la VRT et la RTBF pour protester contre la diffusion du concours de l’Eurovision de la chanson en Israël. Pendant l’action, les activistes se sont déguisés en soldats israéliens et prisonniers palestiniens pour dénoncer les politiques d’Aapartheid et d’occupation menées par l’Etat israélien. « L’image positive qu’Israël montre est incompatible avec la réalité, celle où Israël occupe et réprime militairement les Palestiniens depuis des décennies. Une chaîne publique a le devoir de ne pas se rendre complice de cela. Ne pas participer est un message puissant » – Véronique Coteur, Intal.

Parmi les militant.e.s de l’action, plusieurs mouvements sociaux étaient présents, dont certains avaient participé aux voyages de solidarité organisé par Viva Salud en Palestine. Pour beaucoup, la participation à cette campagne prenait racine dans la volonté d’aider les Palestinien.ne.s à renverser le rapport de force et obliger Israël à respect le droit humanitaire et international. Il est également important en tant que mouvements sociaux belges et européens que nos États et entreprises ne soient pas complices de ces violations commises par Israël.

Bâtir un mouvement pour la santé – Un outil pour les activistes (de la santé)

Viva Salud et le Mouvement populaire pour la santé (MPS) ont développé ensemble ce manuel interactif. Vous êtes étudiant-e-s, expert-e-s ou activistes à la recherche d’inspiration et de meilleures pratiques venant de partout dans le monde? Alors, attachez votre ceinture et plongez tout droit dans ce manuel!

La lutte pour la santé et la justice sociale possède une longue histoire dont elle peut être fière. Elle a été conduite par divers mouvements sociaux impliquant de nombreux individus et organisations dans différents contextes. Aujourd’hui, le rôle actif de la société civile organisée est plus que jamais nécessaire. Alors que l’espérance de vie et l’état de santé moyen augmentent à l’échelle mondiale, le taux d’amélioration est beaucoup plus lent que ce qu’il ne pourrait être et les inégalités croissantes en matière de santé rencontrées tant entre les pays qu’à l’intérieur de ceux-ci ne sont ni nécessaires ni acceptables.

Ce livre est destiné à aider les personnes qui luttent pour l’équité en matière de santé, autrement dit, pour l’abolition de la faim, de la pauvreté et des structures socio-économiques injustes. Edité par Chiara Bodini ainsi que par un groupe de volontaires du Mouvement Populaire pour la Santé (MPS), ce livre est un outil pour soutenir la construction de mouvements au sein des pays mais également pour contribuer au développement ainsi qu’au renforcement d’un mouvement mondial pour la santé.

Ce livre ne doit pas être vu comme une ligne directrice ou une boîte à outils, mais bien comme une source d’inspiration pour les personnes engagées dans la lutte pour la santé. Les histoires illustrées parlent de la construction d’un mouvement populaire pour la santé mais pas de n’importe quel type de mobilisation pour la santé. Cela signifie que l’on met l’accent sur l’engagement des personnes dans ce mouvement qui ont un contrôle sur ses actions.

Ce livre peut être utilisé pas des personnes qui désirent en savoir davantage sur la lutte pour la santé dans le monde et sur le MPS; par des activistes qui cherchent l’inspiration et veulent apprendre de l’expérience des autres; par des groupes impliqués dans le renforcement des capacités; par des étudiants et des chercheurs qui font des études sur l’engagement de la société civile dans le domaine de la santé. Le manuel est disponible en français, en anglais et en espagnol

Ce livre est le point de départ d’un effort constant pour documenter les pratiques de construction d’un mouvement dans la lutte pour la santé. N’hésitez pas à partager vos commentaires, vos réactions et vos histoires qui surgissent suite à la lecture ou à l’utilisation de ce livre, en postant un commentaire sur la page Facebook du Mouvement Populaire pour la Santé ou en envoyant un mail à movementbuilding@phmovement.org.

La coopération au développement durable : une question de droits

Lorsque nous parlons de coopération au développement ou de solidarité internationale, le mot « droits » apparait tout de suite. Pourtant, dans la pratique, nous voyons encore trop souvent des projets qui veulent résoudre certains problèmes sans s’attaquer aux causes. C’est pourquoi Viva Salud, KIYO et Solidagro ont réalisé une vidéo avec Docwerkers pour expliquer pourquoi l’approche basée sur les droits est si importante pour la coopération au développement durable.

Les 4 piliers de l’approche basée sur les droits

Cette vidéo est basé sur un texte de vision rédigé par Viva Salud, KIYO et Solidagro. Nous y décrivons les 4 piliers de notre approche basée sur les droits, piliers qui se retrouvent dans les rubriques de ce site web consacré à l’approche basée sur les droits. Il s’agit des piliers suivants :

  • Parler de droits plutôt que de besoins
  • Le rôle des autorités
  • L’importance de l’analyse
  • L’empowerment comme stratégie de mobilisation

 

5 stratégies pour revendiquer ses droits

Dans ce texte de vision, nous présentons également les 5 stratégies qui nous semblent essentielles pour l’appliquer dans le secteur de la coopération au développement :

  • Le renforcement des capacités
  • L’empowerment
  • Les services directs
  • Le plaidoyer
  • Le renforcement de l’assise sociétale

 

L’approche basée sur les droits appliquée à la crise du corona

La pandémie de corona est une histoire de droits humains. Pour faire face à la crise, ces droits ont été mis sous pression à différents niveaux et endroits dans le monde, et en particulier pour les groupes les plus fragiles. C’est pourquoi l’approche basée sur les droits nous inspire également dans la lutte contre le coronavirus et ses conséquences sociales, économiques et politiques.

Cette approche basée sur les droits est aussi pertinente dans le contexte de la pandémie. Les conséquences de cette pandémie pour les droits humains sont énormes.

 

Si nous voulons faire de la lutte contre le coronavirus une réussite, nous devons donc envisager les choses du point de vue des droits humains. Ce point de vue nous aide à voir les racines de l’inégalité. Au lieu de parler des besoins de la population, l’approche basée sur les droits dévoile les injustices structurelles de la crise du corona. Comment pouvez-vous, par exemple, respecter les mesures de quarantaine et d’hygiène si vous vivez à sept dans une pièce ? Et si vous devez partager les toilettes avec des dizaines d’autres personnes dans un camp de réfugiés ?

 

En regardant la situation à travers l’approche basée sur les droits, nous identifions les acteurs qui portent la responsabilité de défendre, protéger et réaliser nos droits. Si nous reconnaissons que quelqu’un dispose d’un droit, les détenteurs de droits, nous reconnaissons de fait que quelqu’un d’autre a un devoir, les porteurs de devoirs. La crise du corona a montré que les principaux porteurs de devoirs sont les autorités. Elles sont garantes des droits de la population et peuvent décider de limiter temporairement les droits et libertés fondamentales en période de crise.

 

Enfin, l’approche basée sur les droits met la population au centre. C’est une approche qui part du potentiel des gens à se renforcer afin de réaliser leurs droits et de surmonter leur dépendance éventuelle d’une aide en s’organisant. Les citoyens deviennent des acteurs de changement plutôt que des victimes passives. Dans différents pays comme au Brésil, en Palestine ou Congo par exemple, les jeunes font du porte-à-porte pour distribuer des kits de matériel hygiénique pour lutter contre la propagation du virus.

 

Dans de nombreux endroits du monde, nous voyons des citoyens agir et descendre dans la rue pour exiger du gouvernement qu’il modifie sa politique afin que leurs droits soient respectés. Ce n’est que lorsque les gens s’unissent et défendent leurs droits qu’ils peuvent les faire valoir et que des changements structurels sont possibles.

 

> Découvrez notre texte de vision sur l’approche basée sur les droits